Synopsis : Paul-André est un homme timide et plutôt introverti. Riche mais seul, il s’ennuie profondément et finit par conclure que ce dont il a besoin, c’est d’une famille. Violette, jeune femme pleine de peps, est menacée d’expulsion et a peur de perdre la garde de ses deux enfants. Paul-André lui propose alors de louer sa famille, en tout bien tout honneur, contre le remboursement de ses dettes, pour qu’il puisse enfin goûter, à l’essai, aux joies de la vie familiale ! Pour le meilleur et pour le pire...
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, François Morel, Philippe Rebbot.
Benoit Poelvoorde joue de nouveau avec Jean-Pierre Améris, après Les émotifs anonymes sorti sur nos écrans en fin 2010. Il faut reconnaître qu’il excelle dans les rôles torturés, introvertis, lui que l’on avait plus vu dans le registre des comédies. Ici, il excelle dans ce rôle d’un homme très riche, seul et déprimé dans une immense et belle villa, dont le seul vis-à-vis est son majordome (excellent François Morel).
C’est un peu l’histoire du réalisateur et de sa rencontre avec sa coscénariste, Murielle Magellan qui nous est narrée ici. C’est en 2008 qu’ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux, alors qu’ils préparaient l’adaptation à la télévision du roman de Zola, La joie de vivre. C’est la rencontre d’un homme très pessimiste pour qui la famille est perçue de façon négative avec une jeune mère et son enfant.
Un homme riche et une femme pauvre, la rédemption de celle-ci, c’est un peu l’histoire désormais archi-connue et archi-classique de Pretty Woman. La différence ici : il ne s’agit pas d’une prostituée sans enfant, mais d’une femme qui a de nombreuses aventures, souvent sans lendemain, mais cependant avec un avenir : deux enfants issus de géniteurs différents. Difficile de parler de pères et de paternité ici puisque ceux-ci se sont "barrés" !
Les décors sont condensés à quelques maisons : celles de Paul-André, de Violette et de sa mère (plus, si j’ai bon souvenir, la voiture conduite par le majordome ?).
Paul-André cherche une famille, mais il ne sait pas en quoi cela consiste et le vieux garçons qu’il est sera bien surpris lorsqu’il apprendra à découvrir en quoi cela consiste. Une famille, mais pas une femme. Et Violette est cette femme à ce point humiliée que "Sa condition de jolie femme désargentée la pousse à croire, par exemple, que pour avoir un boulot, il faut forcément passer à la casserole. Elle pense même que Paul-André va le lui proposer tout de suite. Elle est stupéfaite de découvrir qu’il n’a aucune intention, a priori, de coucher avec elle !"
Violette, la sculpteuse de fruits, jouée ici par Virginie Efira est presque vulgaire, à tel point qu’elle choquera la mère de Paul-André. Occasion de remettre les pendules à l’heure avec elle. Occasion aussi de revoir les rencontres familiales et l’opposition entre les goûts très distingués de l’un et ceux, beaucoup plus populaires de la famille qu’il veut se choisir (à remarquer aussi le jeu de Philippe Rebbot en (beau-)frère). Choc des cultures et des classes sociales accentuent ici l’aspect comédie de ce film.
Celui-ci est loin d’être mauvais mais nous sommes typiquement dans un conte de fées et ne sortons pas des rails du genre. En gros, il y aura des épreuves sur la route, des incompréhensions, des fêlures, et à la fin, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ? Enfin, là, peut-être pas, peut-être que j’extrapole... mais on se dirige vers une rédemption. Un film que l’on oubliera peut-être assez vite, mais dont on retiendra le jeu de Benoît Poelvoorde, qui, grâce à son talent, apporte beaucoup d’humanité à cet homme en détresse et en manque d’amour et d’affection. A voir en famille cet été !