➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 28 novembre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– quatrième long métrage réalisé par Jean-Paul Rouve après "Sans Arme, ni Haine, ni Violence" (2008), "Quand je Serai Petit" (2012) et "Les Souvenirs" (2015), et second film qu’il co-écrit avec David Foenkinos.
Résumé : Lola a deux frères : Benoit, qui se marie pour la 3ème fois, et Pierre, qui débarque en retard au mariage… Excuses, reproches, engueulades, brouilles, chacun essaye de vivre sa vie de son côté. Benoit va devenir père sans y être prêt. Lola fait la rencontre de Zoher alors qu’elle s’occupe de son divorce. Quant à Pierre, ses problèmes professionnels s’enveniment. Tout dans leur vie devrait les éloigner, mais ces trois-là sont inséparables.
La critique de Julien
Après "Quand je Serai Petit" et "Les Souvenirs", adapté du roman de David Foenkinos, Jean-Paul Rouve semble avoir définitivement trouvé sa voie de cinéaste. Pourtant fils unique, il réalise et co-écrit un film qui traite d’une fratrie, composée de deux frères et de leur sœur, Lola, inséparables. Chacun de leur côté vit alors des joies et des peines, tandis que la communication ne semble pas de mise au sein de leur famille, ce qui va malencontreusement provoquer quelques tensions...
Avec ce quatrième film, l’interprète de Jeff Tuche dans "Les Tuche" affirme son talent pour traiter de la famille, de la transmission et des liens générationnels avec délicatesse et justesse.
Avec parité, Jean-Paul Rouve dresse alors le portrait de ces frères et sœur au sein de leur quotidien, tandis qu’ils se retrouvent souvent sur la tombe de leurs parents. Le problème, c’est que chacun d’eux parle davantage de vive-voix à leurs parents décédés qu’ils ne se parlent entre eux, ou plutôt qu’ils n’osent s’avouer leurs tracas ou gros soucis, que ça soit par peur du jugement, par volonté de ne pas inquiéter l’autre, où tout simplement par l’incapacité de montrer ses sentiments.
Benoit (Rouve), l’aîné, vient de se marier pour la troisième fois avec une femme bien plus jeune, et va devenir père, sauf qu’il ne sent pas encore prêt à la devenir... Pierre (José Garcia), lui, vient de perdre son boulot, mais fait comme si de rien n’était. Enfin, Lola (Ludivine Sagnier), fraîchement séparée, vient de faire la connaissance de Zoher, alors qu’elle s’occupe de son divorce...
Ce qu’on apprécie énormément dans le cinéma de Jean-Paul Rouve, c’est le réalisme sentimental des propos qu’il raconte, dont notamment ces situations et quiproquos de la vie de tous les jours, et qu’on a déjà tous vécu au moins une fois dans notre vie. Dans "Lola et ses Frères", il illustre notamment le sentiment de protection de deux frères envers leur sœur cadette, tout comme le devoir de l’aîné de s’occuper de sa fratrie. Or, ici, c’est Lola qui s’en sort finalement le mieux dans sa vie, elle qui va devoir s’occuper de ses frères, occupés à se chamailler...
Alors qu’il parle de sujet difficile tels que le chômage, le deuil ou encore la solitude, "Lola et ses Frères" n’en reste pas moins un feel-good movie prônant ce lien quasi-surréaliste qui unit des frères et sœurs. L’entraide, l’écoute, la complicité ou encore le partage sont alors des thèmes importants que le film parvient à illustrer aux travers des aléas quotidiens des personnages. Et puis, le récit est saupoudré de moments cocasses et humoristiques, comme des parenthèses de vie, ce qui rend davantage l’ensemble plus humain.
Si d’un point de vue scénaristique, le film n’offre rien de bien original, cette histoire tend à nous toucher et nous parler par son authenticité d’écriture. On aime aimer ces personnages tout comme Jean-Paul Rouve et David Foenkinos aiment leurs personnages, et cela malgré leurs maladresses ou réactions stupides comme celles de tout humain. Mais c’est justement toutes ces aspérités qui font d’eux des gens comme vous et moi.