➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 07 novembre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– second long métrage de Dan Fogelman après "Danny Collins’ (2015), lui qui s’est fait connaître grâce à l’écriture de la comédie "Crazy, Stupid Love" (2011) de John Requa et Glenn Ficarra, et qui a depuis créé la série "This Is Us".
Résumé : Amoureux depuis l’université, Will et Abby, deux jeunes New-yorkais, se marient. Alors qu’ils s’apprêtent à devenir parents, leur trajectoire se mêle à d’autres destins. Ceux de Dylan, jeune femme perturbée qui tente d’apaiser sa souffrance, d’Irwin, qui élève sa petite-fille dans un monde dangereux, de M. Saccione, riche propriétaire terrien espagnol, et de son intendant Javier, entouré de sa femme Isabelle et de leur fils Rodrigo.
La critique de Julien
Dan Folgeman, ce nom ne vous dit peut-être rien... Pourtant, c’est à lui que l’on doit la série de comédie dramatique "This is Us", ainsi et surtout le scénario de la truculente et intelligente comédie sentimentale "Crazy, Stupid, Love" (dont on ne se lasse pas). Le voilà donc enfin de retour avec un nouveau scénario, qu’il met d’ailleurs ici en boîte, et pour lequel il s’est entouré d’un casting prestigieux, dont Olivia Wilde, Antonia Banderas, Oscar Isaac ou Annette Bening.
"Seule la Vie" raconte l’histoire d’amours multi-générationnels entre plusieurs personnages, alors interconnectés par l’idylle d’un couple et d’un événement tragique l’ayant foudroyé. Selon les portraits rencontrés à des échelles de temps différentes (passé, présent), on suit alors l’impact, à long-terme, de ce drame sur la vie de chacun des protagonistes...
Dans son genre, ce film choral ne fait pas dans la demi-mesure. Aussi maladroit qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, "Seule la Vie" enchaîne les pires drames auxquels les humains peuvent être confrontés. Un drame, voire deux, passent encore, mais dès qu’on assiste à une hécatombe, tout cela devient rasoir, et très peu crédible.
Dès lors, c’est notre empathie pour les personnages qui en prend un coup. On préfère alors rester en dehors de ces vies malmenées, même si finalement, c’est l’amour qui sera plus fort que tout...
Tandis que certains personnages apparaissent d’un plan à l’autre enfant puis adulte dans le déroulé de l’histoire (sans que l’on ne puisse encore établie la connexion), la mise en scène utilisée pour raconter cette histoire, qui oscille donc entre passé et présent, n’aide pas non plus à permettre au spectateur de construire ses émotions. Dès lors, lorsque l’on commence à démêler le tout, et à comprendre au fur et à mesure du récit (linéairement restructuré) les liens qui s’établissent entre les acteurs de l’histoire, le film a perdu le plus important, soit l’envie de nous y attabler. Car à force, "Seule la Vie" finit par fatiguer, et à déprimer.
Même si quelques beaux messages sortent du lot (et de loin celui de la beauté de l’hérédité, laquelle permet de vivre "éternellement" au travers du corps de ses descendances), ce mélodrame aux allures de comédie dramatique laisse de marbre, et ne cesse de tourner autour du pot.