➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 14 novembre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– librement adapté de la biographie "J’étais un homme pressé : AVC, un grand patron témoigne" de Christian Streiff, qui, un matin de mai 2008, a été terrassé par un AVC dans son bureau, alors qu’il était le puissant patron de Peugeot Citroën.
Résumé : Alain est un homme d’affaires respecté et un orateur brillant. Il court après le temps. Dans sa vie, il n’y a aucune place pour les loisirs ou la famille. Un jour, il est victime d’un accident cérébral qui le stoppe dans sa course et entraîne chez lui de profonds troubles de la parole et de la mémoire. Sa rééducation est prise en charge par Jeanne, une jeune orthophoniste. À force de travail et de patience, Jeanne et Alain vont apprendre à se connaître et chacun, à sa manière, va enfin tenter de se reconstruire et prendre le temps de vivre.
La critique de Julien
Faire perdre à Fabrice Luchini son phrasé éloquent : voilà une idée pour le moins cocasse, et qui vaut forcément son pesant d’or. Dans "Un Homme Pressé", l’acteur incarne un brillant homme d’affaires, mais humainement peu côtoyable, laissant sa vie de famille de côté. Jusqu’au jour où un accident vasculaire cérébral viendra ébranler son existence, et remettre, avec l’aide d’une jeune orthophoniste, un peu d’ordre dans ses priorités de vie, dont sa fille, avec laquelle la distance s’est installée depuis le décès de son épouse...
Adapté librement du roman écrit par l’ex PDG d’Airbus et de PSA Peugeot Citroën, dans lequel il raconte avoir été victime d’un accident de santé, puis fait état de sa lente reconstruction physique (il est actuellement - et notamment - vice-président du conseil de surveillance de Safran), cette comédie dramatique est difficile à cerner. Si ce n’est autre que pour Luchini, aussi impérial soit-il dans l’exercice oratoire que sa désarticulation, "Un Homme Pressé" peine à convaincre. Certes, l’aphasie dont souffre Alain, son personnage, laisse sortir de jolies pépites au niveau des dialogues, mais on a bien du mal à rigoler de la maladie, d’autant qu’on ne sait véritablement pas sur quel pied danse l’humour en question. On en ressort donc un peu embarrassé, ainsi qu’un peu sur notre faim...
Plutôt que de donner de l’épaisseur à son rôle masculin, le récit repose (un peu trop) sur le second-rôle campé par Leïla Bekhti, laquelle interprète l’orthophoniste prenant en charge le patient. Le problème, c’est qu’on aurait souhaité que le scénario développe davantage le cas d’Alain, notamment vis-à-vis de la relation qu’il entretient avec sa fille, et du drame familial qui les a secoué (à peine développé). Non pas que le personnage de Leïla Bekhti n’est pas intéressant en soi, bien qu’il manque de pertinence, tandis qu’Alain manque d’ampleur, et d’une véritable renaissance. Car c’est de ça que parle initialement ce film, soit d’une leçon de vie autour de l’importance de s’économiser et de donner à ses proches toute l’écoute qu’ils méritent. Or, ici, trop peu de choses viennent rythmer ces messages, et leur donner de la force.
Bande annonce :