➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 26 septembre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– après "Versailles" (2008) et "L’Exercice de l’Etat" (2011), Pierre Schoeller continue de creuser le sillon de la politique et du débat en social, mais en revenant cette fois-ci aux sources, c’est-à-dire aux portes de la Révolution française de 1789, et jusqu’à la date d’exécution du Roi devant son peuple, en 1793 ;
– si le succès est au rendez-vous, une suite devrait voir le jour, elle qui concernerait la période de la "Terreur"...
Résumé : En 1789, un peuple est entré en révolution. Écoutons-le. Il a des choses à nous dire. UN PEUPLE ET SON ROI croise les destins d’hommes et de femmes du peuple, et de figures historiques. Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée nationale. Au cœur de l’histoire, il y a le sort du Roi et le surgissement de la République…
La critique
Il aura fallu sept longues années au réalisateur Pierre Schoeller pour mettre en boîte ce projet plus qu’ambitieux autour de la reconstitution des trois premières années de la Révolution française. "Un Peuple et Son Roi" est un film d’époque, avec ses costumes et beaux discours, lui dont le contexte politique résonne encore particulièrement aujourd’hui, ne serait-ce que pour la liberté de la parole de la femme..
Le film démarre le jour de la prise de la Bastille par le peuple à la date du 14 juillet 1789, pour s’achever le 21 janvier 1793, jour où le Roi Louis XVI a été guillotiné. Et Pierre Schoeller s’intéresse ici aux révolutionnaires, soient les hommes et les femmes qui étaient dans la rue, eux qui ont alors réussi à se faire entendre jusqu’à l’Assemblée nationale, face aux incompétences et trahisons du Roi envers son peuple. De scènes de rébellion aux débats politiques à l’Assemblée, "Un Peuple et Son Roi" nous retrace un morceau de l’Histoire au cours duquel tout a changé.
Autant vous dire tout de suite que cette fresque est aussi bavarde qu’elle foisonne de dialogues de circonstance.
D’emblée, il vaut donc mieux aimer l’histoire, et la politique. Car, à force, le film peut en assommer plus d’un, étant donné parfois la complexité des enjeux, et surtout l’utilisation d’un vocabulaire exigeant. Mais quand on sait que le film donne à écouter des figures marquantes du moment, telles que Robespierre, Marat ou encore Desmoulins, cela n’est pas anodin. Excusez du peu. Finalement, il ne vous suffit ici que de reprendre la balle au rebond, et de ne surtout pas perdre le fil des événements. Mais faut-il encore le vouloir... Bien qu’il soit important en termes d’histoire, "Un Peuple et son Roi" n’est donc pas à mettre devant tous les visages.
Le film peut remercier sa distribution, de Gaspard Ulliel à Louis Garrel, en passant par Adèle Haenel à Laurent Lafitte, mais encore Olivier Gourmet ou Denis Lavant. Tous les acteurs portent en eux l’opinion que leurs personnages défendent. De plus, le cinéaste offre ici à la femme une place cruciale dans cette révolution, elles qui se sont autant battues que les hommes, au nom du peuple, contre leur Roi.
Mais à vrai dire, le clou du spectacle (car il s’agit tout de même bien ici de cinéma), c’est la qualité de la reconstitution des événements. Costumes, ambiances, sons, décors, lumières, effets de foules, chansons... Le travail réalisé par l’ensemble des équipes qui ont travaillé sur le film pour réussir à faire ressusciter ces années cruciales dans l’histoire de France (et bien plus) est particulièrement remarquable.
Plus actuel dans ses propos qu’il n’y paraît, "Un Peuple et Son Roi" s’inscrit avec honneur dans son genre, lui qu’il faut donc réserver principalement à un public averti.
Diaporama
Copyright Jérôme Prébois / Archipel 35
Bande annonce :
En 1789, un peuple est entré en révolution. Écoutons-le. Il a des choses à nous dire. Un peuple et son roi croise les destins d’hommes et de femmes du peuple, et de figures historiques. Leur lieu de rencontre...