Synopsis : Chicago, au coeur de la tourmente, quatre femmes, qui n’ont rien en commun si ce n’est une dette liée à l’activité criminelle de leur maris décédés, prennent leur sort en main et conspirent ensemble pour forger l’avenir qu’elles se sont choisi.
Acteurs : Viola Davis, Elizabeth Debicki, Michelle Rodriguez, Liam Neeson, Daniel Kaluuya, Carrie Coon, Colin Farrell, Robert Duvall, Garret Dillahunt.
En sortant de la vision de Widows (adaptation de la série télévisée britannique homonyme des années 83 à 85), nous avons songé à Jay and Silent Bob Strike Back, réalisé par Kevin Smith en 2001. Non pas au film lui-même (aucun point commun) mais à une des réparties adressée à Gus Van Sant dans le film (où il y interprète son propre rôle) : "Toi, tu fais, un film indépendant, un film mainstream, et un film pour aider des potes !". C’est que Steve McQueen ne fait pas ici du "Steve McQueen", ou, du moins celui auquel il avait habitué le public : Hunger, Shame, 12 Years a Slave ! Ces trois films sans être cantonnés dans le registre du cinéma indépendant sortent du cadre des grands blockbusters et du cinéma mainstream. Et c’est dans ce cadre-là, à rebours des précédents, que Widows s’inscrit ! Le cinéphile qui se rendra au cinéma en pensant retrouver le côté indépendant de Steve McQueen risque d’être désarçonné, voire déçu.
Il faut donc entrer en salle en ne demandant pas au film ce qu’il n’offre pas et ne peut pas offrir et accepter qu’il n’est que ce qu’il est : un film de gangster divertissant et bousculant (un peu seulement) les codes habituels en mettant des protagonistes féminines au coeur de l’intrigue (et brillamment interprétées par les actrices qui les incarnent). Codes bousculés car qui dit veuves, implique "maris décédés". Et comme l’un ou l’autre fait partie des acteurs dont l’apparition à l’affiche fait vendre, il faut bien trouver un moyen de ne pas les faire disparaitre totalement de l’intrigue. Car ici, ce n’est pas comme dans Psycho ou une héroïne meurt au milieu du film. Ici, c’est tout au début.
Un début de film en "noir et blanc" (littéralement puisque l’on commence avec deux protagonistes, un blanc et une noire (enfin, écrivons une afro-américaine) sont dans un lit et s’embrassent (ce qui fut longtemps un sujet quasiment tabou à l’écran) pour passer, ensuite, à une scène d’action bien menée, typique des films de gangsters où justement, les maris disparaissent de la scène. Classiquement un des moyens de faire revenir un protagonistes sur la Toile (à défaut de le faire revenir à la vie) est le flash-back. Ce sera donc le cas ici (mais pas que) pour nous permettre de revoir l’un ou l’autre acteur masculin.
Mais il y a donc ces veuves qui vont devoir prendre du service dans une activité hors de leur domaine de compétence et de leur zone de confort ! Nous aurons donc droit à un film d’action efficace, sur fond d’arnaques, de faux-semblants, de politiciens véreux (certains plus que d’autres), de politiciens gangsters (ces deux mots seraient-ils synonymes ? aux USA ?), de la violence (si Cinébel annonce un film "tous publics", Allociné donne un avertissement : "des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs"). Si certains auront compris assez vite qu’il y a une différence entre ce que l’on voit et la réalité et ne seront pas surpris par certains retournements de situations, ceux-ci comme d’autres se laisseront prendre par la virtuosité du film, les scènes d’action, quelques surprises - malgré un film assez prévisible et somme toute conventionnel - et se diront que, pour sa première réalisation d’un film "pop-corn" Steve McQueen s’en sort pas trop mal au contraire de certains des protagonistes du film (Spoiler : [1]) !