➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 12 septembre 2018
Signe(s) particulier(s) :
– cinquième film issu du "Conjuring Universe" initié par James Wan (également le père - génie, mais timbré - de la saga "Saw" et "Insidious"), et troisième spin-off de la maison après "Annabelle" (2014) et sa suite "La Création du Mal" (2017) ;
– l’acteur belge Jonas Bloquet (qu’on a notamment pu voir dans "Elle" de Paul Verhoeven) tient ici l’un des quatre rôles principaux du film, dans la peau d’un personnage franco-québécois superstitieux surnommé "Frenchie" ;
– l’intrigue se déroulant dans une abbaye en Roumanie, l’équipe a tourné la majorité du film à Bucarest et ses environs, ainsi qu’en Transylvanie ;
– à l’instar des autres films de la saga "Conjuring", un prêtre orthodoxe est venu sur le tournage pour bénir le plateau à la demande de la production.
Résumé : Quand on apprend le suicide d’une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l’Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l’enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l’abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…
La critique
C’est peu dire que le spin-off centré sur la religieuse maléfique "Valak" (du nom du démon qui l’habite), rencontrée par les époux Warren dans "Conjuring 2 : le Cas Enfield", était attendu par les fans de la saga "Conjuring". Pourtant, et sans véritable surprise, "La Nonne" rivalise dans la même catégorie que "Annabelle" et sa suite. Et on vous laisse deviner laquelle...
Nous voilà donc dans une abbaye bien glauque, en Roumanie, en 1952, tandis qu’une jeune nonne s’est donnée la mort par pendaison, sous l’effet d’une entité démoniaque visiblement libérée des entrailles de ce lieu de culte, mais qui semble toujours emprisonnée dans ses murs... Évidemment, ce geste a de quoi estomaquer l’Église catholique, qui envoie alors sur place un prête (peu orthodoxe), afin d’évaluer le caractère du sinistre, et juger l’hospitalité de la maison. Il sera alors accompagné par la jeune sœur Irène, choisie par le Vatican, elle qui n’a pourtant pas encore prononcé ses voeux. Avec l’aide de "Frenchie", le jeune livreur de vivres de l’abbaye, ils accéderont à la bâtisse, tandis que la nonne leur réserve un accueil en fanfare... L’heure de ma messe a sonnée !
"La Nonne" débute plutôt bien, en établissant son lien avec l’univers "Conjuring", ce qui a donc l’art de mettre en appétit, étant donné les réussites que sont les deux films de James Wan. Très vite pourtant, le film fait du surplace, et abuse de jump-scares prévisibles, tout comme d’un scénario grotesque et incohérent, qui ose même confronter cet esprit démoniaque au propre sang du Christ... Oui, rien que ça. Certes, on s’étonne de sursauter à trois reprises (maximum), mais les menaces de ce démon sont beaucoup trop appuyées et éculées dans leur style pour assurer, elles qui tombent dès lors souvent à plat avant effet. De plus, le travail d’ambiance réalisé est gâché par des dialogues risibles au possible, et des personnages stéréotypés, grossis artificiellement, qui agissent en plus inhumainement, et amènent, malgré eux, davantage à rire qu’à trembler pour eux. Car c’est bien connu : quand on voit une entité tournée de dos devant son lit, on se rue sur elle pour lui faire une petite tape sur l’épaule... Heureusement, l’actrice Bonnie Aarons, prêtant ses traits à la nonne, est toujours aussi bien grimée, elle qui n’apporte définitivement pas du tout confiance ! Reste alors quelques scènes plutôt impressionnantes, où sa puissance démoniaque est mise en exergue, accompagnée d’une bande-originale plutôt appréciable, mais classique dans son genre. Mais c’est malheureusement bien trop peu !
Alors qu’il déçoit, "La Nonne" irrite en plus dans la volonté des producteurs à raccrocher de manière douteuse, et franchement pas très fine, l’histoire de ce "personnage" aux époux Warren, et cela à l’issue d’une scène finale rafistolée, qui serait sans doute (mieux) passée si l’affaire avait été réfléchie bien à l’avance. Or, ici, on sent bien qu’on brode comme on peut, afin d’essayer de nous faire croire en un univers étendu où les morceaux s’emboîtent les uns dans les autres. Or, on se prend clairement ici les aiguilles dans les doigts...
En attendant (ou non) un troisième épisode pour "Conjuring" et "Annabelle", ou encore un nouveau spin-off consacré au "Crooked Man" (rencontré également dans "Conjuring 2"), ce n’est pas "La Nonne" qui va venir remettre en doute notre foi, ni même nous empêcher de dormir.