➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 29 août 2018
Signe(s) particulier(s) :
– adaptation de la nouvelle "Les Granges Brûlées" d’Haruki Murakami (1983), et lointainement inspiré de "L’Incendiaire" de William Faulkner ;
– sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes, et reparti de là avec le Prix FIPRESCRI remis par la critique internationale, soutenant le cinéma de genre.
Résumé : Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, retrouve par hasard son ancienne voisine, Haemi, qui le séduit immédiatement. De retour d’un voyage à l’étranger, celle-ci revient cependant avec Ben, un garçon fortuné et mystérieux. Alors que s’instaure entre eux un troublant triangle amoureux, Ben révèle à Jongsu son étrange secret. Peu de temps après, Haemi disparaît…
La critique
Présenté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, "Burning" est le premier film du réalisateur sud-coréen Lee Chang-Dong après huit ans d’absence, lui qui en est à son sixième long métrage. Notamment adapté d’une nouvelle, ce film risque autant de voir éblouir par sa sublime cinématographie, que de vous déstabiliser quant au caractère énigmatique de ses propos, et ce jusqu’à leurs termes.
Le film commence par des retrouvailles fortuites entre Jongsu et Haemi, deux anciens voisins, avant que s’installent entre eux des sentiments naissants. Sauf que Haemi va s’en aller en Afrique du Sud pour un voyage, elle qui en reviendra accompagnée d’un garçon assez fortuné, nommé Ben. Très vite, ce dernier éveillera les soupçons de Jongsu, autant par le mystère qu’il déploie, que par sa situation économique aisée pour un jeune de son âge, ou encore son penchant pour la pyromanie. Jusqu’au jour où Haemi disparaît...
"Burning" est une réalisation particulièrement soignée, au visuel enchanteur, qui nous invite à plonger dans une énigme quasi-absolue, elle qui laisse transparaître un fond social et politique fort nuancé. Mis en lumière avec somptuosité, il se dégage de ce thriller existentiel une part de réalité et d’imaginaire mis au service d’une intrigue dont il manque des maillons pour parvenir à en extraire toute logique et vérité, à l’image du monde dans lequel nous vivons.
Si l’expérience est aussi poétique que violente, elle nécessite tout de même un bel effort de patience au vu de la longueur bien trop étirée du métrage compte tenu des enjeux de premier plan dans l’histoire, ainsi que l’acceptation de quitter la salle de cinéma avec autant de questions qu’on en avait au départ... Voilà qui est dit.
Diaporama
(c) 2018 Pinehouse Film
Bande-annonce