➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 08 août 2018
Signe(s) particulier(s) :
– nouvelle adaptation cinématographique en prise de vues réelle de la franchise "Winnie l’ourson", basée sur les personnages d’Alan Alexander Milne, dessinés par Ernest Howard Shepard ;
– Jean-Christophe, soit le seul personnage humain représenté qui possède les peluches de Winnie et de ses amis, est véritablement le prénom du fils de l’auteur ;
– c’est la seconde fois que le réalisateur allemand Marc Foster ("Quantum of Solace", "World War Z") réalise un fois parlant d’un adulte qui retrouve son âme d’enfance, le premier étant "Finding Neverland", dans lequel Johnny Depp, alias J. M. Barrie, retrouvait son âme d’enfant en créant la pièce à succès de "Peter Pan" ;
– même si aucune raison officielle n’a été avancée, la sortie du film a été annulée en Chine, sans doute parce que l’ourson a de nombreuses fois été comparé au président chinois Xi Jinping, ce qui ne semble pas plaire aux autorités...
Résumé : Le temps a passé. Jean-Christophe, le petit garçon qui adorait arpenter la Forêt des Rêves bleus en compagnie de ses adorables et intrépides animaux en peluche, est désormais adulte. Mais avec l’âge, il est devenu sérieux et a perdu toute son imagination. Pour lui rappeler l’enfant attachant et enjoué qu’il n’a jamais cessé d’être, ses célèbres amis vont prendre tous les risques, y compris celui de s’aventurer dans notre monde bien réel…
La critique
Vous retournerez bien dans la Forêt des Rêves Bleus ? Parce que nous, oui ! Et d’autant plus avec cette adaptation plutôt originale et touchante de l’univers de l’ours en peluche "Winnie l’Ourson" et de ses amis, située dans la même veine que celle de "Paddington" (et sa suite), en prises de vues réelles.
Non, il n’est pas question ici de revivre les premiers pas de Jean-Christophe dans la Forêt des Rêves Bleus, l’univers de fiction dans lequel se déroulent les aventures de "Winnie l’ourson" et de ses amis. Imaginée par l’écrivain Alan Alexander Milne, cette forêt est inspirée de la forêt d’Ashdown, où il vivait à l’époque en Angleterre. Quoi qu’il en soit, ce film permet de faire redécouvrir ce lieu tel qu’il l’avait imaginé. Dans "Jean-Christophe & Winnie", c’est le jeune homme devenu adulte qui tient ici le rôle principal, lui qui a aujourd’hui perdu de vue l’enfant doux rêveur qu’il était. En effet, Jean-Christophe est devenu père de famille, lui qui a notamment connu la guerre...
Après avoir oublié ses amis en peluche, le voilà maintenant un adulte responsable, mais totalement aveuglé par son travail, et la pression qu’il y vit. Sauf que Winnie, lui, ne l’a jamais oublié... Alors qu’un épais brouillard flotte sur la Forêt des Rêves Bleus, et que Tigrou, Porcinet et Bourriquet semblent s’être volatilisés, Winnie va traverser la frontière de son monde pour rejoindre celui des humains, afin de demander de l’aide à son vieil ami Jean-Christophe...
Fidèle aux personnages crées par Alan Alexander Milne et à l’univers dessiné par Ernest Howard Shepard, cette adaptation sort de son contexte initial pour nous transposer pour la première fois bien des années plus tard après les faits fictifs que nous connaissons. Passé une introduction qui en témoigne, le film brille par l’animation qui y prend vie, la nostalgie qui en découle, et les jolis messages universels qui s’en dégagent. Tandis que Winnie est toujours le petit ourson avec le peu de jugeote qui le caractérise, ainsi que son béguin pour le miel, et sa peur incommensurable des éfélants (qu’il partage avec ses amis), cette histoire reflète la tendresse et le grand cœur que ce personnage porte en lui, et envers autrui.
Bien que les peluches animées (avec une belle prouesse technique) s’accordent pour divertir la galerie, et surtout les plus jeunes, les propos de cette adaptation parleront avant tout ici aux adultes, étant donné le premier plan du personnage de Jean-Christophe, et les enjeux le concernant. Alors que les aventures de Winnie et compagnie semblent quelque peu dérisoires pour les adultes, celle-ci prend une toute autre tournure, que les plus petits ne comprendront pas forcément.
Heureusement, la relation père-fille reste très accessible. Mais qu’importe, puisque la part belle aux joyeusetés et aux inquiétudes de ces petits personnages rythment le réveil de Jean-Christophe, en s’invitant dans son monde. D’une pierre, deux coups, l’histoire profite aussi bien à Winnie qu’à Jean-Christophe. En s’unissant, le premier va retrouver (tous) ses amis, tandis que le second va (ré)ouvrir les yeux sur les véritables priorités de la vie, telles que la famille et la liberté de croire en ses rêves.
Tout en restant gentillet, voire même un peu convenu dans ses messages, le film étonne par son visuel on ne peut plus réussi, et touche par la simplicité des punchlines qui bercent l’univers de Winnie et de ses amis, qui aident ainsi à comprendre bien des choses (essentielles), avec pourtant si peu de mots.