Synopsis : Lorsque Gloria accepte de rencontrer Michel, contacté par petite annonce, rien ne laisse présager la passion destructrice et meurtrière qui naîtra de leur amour fou... Alleluia est l’adaptation libre d’un fait divers qui a secoué les États-Unis de 1947 à 1949. L’histoire de Martha Beck et Raymond Fernandez, surnommés les "Tueurs de la lune de miel", ou comment une jeune infirmière et un escroc, gigolo à la petite semaine, basculent dans la tragédie meurtrière.
Acteurs : Lola Dueñas, Laurent Lucas, Héléna Noguerra, Stéphane Bissot, David Murgia, Anne-Marie Loop.
Après le décevant Colt 45 qui a échappé au contrôle de son réalisateur, celui-ci nous propose un itinéraire surprenant de deux amants meurtriers, très libre adaptation de l’histoire bien réelle des Tueurs de la lune de miel (fin des années 1940) qui avait déjà fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1970 par Leonard Kastle (dont c’est l’unique film !).
Le film démarre, l’air de rien, comme la simple histoire d’une femme en quête d’amour (excellente Lola Dueñas) et d’un homme (Laurent Lucas) qui escroque les femmes à la petite semaine, comptant sur son charme et ses performances au lit.
Le rythme change à la fin du premier acte (sur les quatre du film) où la violence, imprévisible, fait soudain irruption. La surprise, c’est qu’elle ne vient pas de là où on l’attendait, pressentait !
Les trois actes qui suivent déploient cet itinéraire d’un couple de tueurs ou l’un des deux membres est actif et l’autre, disons... contemplatif ! Le tout avec des moments assez gore et un humour très noir (la scène avec le prêtre - David Murgia ! - et la femme très pieuse, par exemple !).
Si le film est intéressant par sa thématique il semble bien difficile de voir quelle sera sa "cible" (je l’aurais volontiers vu projeté dans le cadre du BIFFF !). Les images, souvent granuleuses à souhait (une pellicule ultra sensible ou un 16 mm boosté en 35 mm - je n’ai pas d’informations) rendent compte de l’ambiance glauque dans laquelle plongent les protagonistes et le spectateurs.
On en retiendra comme leçon qu’il faut se méfier des jaloux, qu’il ne faut pas faire de promesse en l’air et que, peut-être, les rituels vaudous sont plus efficaces qu’on ne le croit !