Synopsis : C’est dans les couloirs de leur piscine municipale que Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine, ancienne gloire des bassins. Ensemble, ils se sentent libres et utiles. Ils vont mettre toute leur énergie dans une discipline jusque-là propriété de la gent féminine : la natation synchronisée. Alors, oui c’est une idée plutôt bizarre, mais ce défi leur permettra de trouver un sens à leur vie…
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, Guillaume Canet, Mathieu Amalric, Jean-Hugues Anglade, Leila Bekhti, Philippe Katerine, Marina Foïs, Félix Moati, Alban Ivanov, Balasingham Thamilchelvan
Pour le premier long métrage dont il est le seul aux commandes pour la réalisation (et en partie pour le scénario) Gilles Lellouche nous plonge (c’était trop facile !) dans un film choral où il donne la vedette à d’excellents acteurs français sans qu’aucun ne ravisse la place d’un autre. L’on pouvait craindre le pire, une énorme gaudriole et nous avons découvert un film intéressant, mais, écrivons de suite, trop long... car il aurait mérité de tenir en nonante minutes, mais c’était probablement le prix à payer pour qu’aucun acteur ne soit laissé... à l’eau !
Il nous est donné à voir cinq quadragénaires que le hasard des circonstances va amener à découvrir un sport plutôt féminin (aux dires de certains), la natation synchronisée. Chacun a ses travers, qu’il s’agisse de la dépression, du rapport aux femmes, d’un malêtre voire d’une incompétence professionnel·le·s ! Mais également de plusieurs femmes, tout aussi caractérisées. Il sera ainsi question d’une compétition en Norvège, à l’image d’une autre dans L’effet Aquatique de feue Solveigh Anspach (2016) et même, première référence qui nous est venue à l’esprit, The Full Monty de Peter Cattaneo (1997), bien que le réalisateur se défende d’avoir repris le thème d’un film qu’il affirme n’avoir pas vu !
Mais peu importe. Ce sont des portraits de femmes et surtout d’hommes qu’il nous est donné de voir, aux antipodes des images masculines, hyper viriles et musclées que l’on nous vend. Et c’est tout à l’honneur des acteurs d’être pudiques dans l’impudeur des corps plus vraiment jeunes qui sont exhibés avec les bourrelets, les poils, des défauts. Rien que cela est un exploit, même si tous ne sont pas au même niveau, osons de "conservation". Il sera ainsi donné à certains spectateurs, par ce film, de ne pas courir après les images parfaites que les miroirs ne renvoient pas ou plus.
Le film est aussi l’occasion de voir un sport peu connu et notamment de vraies équipes masculines (du moins le supposons-nous, à voir les corps d’athlètes ainsi exhibés) de natation synchronisée masculine.
Enfin, il faut saluer la performance des acteurs (même s’il y a eu de nombreuses "doublures jambes") qui ont eu un coaching intensif (par une entraineuse de natation synchronisée féminine) alors même que tous n’avaient pas le même niveau sportif voire ne savaient pas (vraiment) nager.