➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film 13 juin 2018
Signe(s) particulier(s) :
– spin-off féminin de la trilogie "Ocean" mise en scène par Steven Soderbergh, présenté comme une suite, puisqu’il met en scène la sœur de Danny Ocean (George Clooney), après le décès de ce dernier ;
– le bijou tant convoité dans le film par le gang féminin n’est autre que le Jeanne Toussaint, une rivière de diamants conçue par Louis Cartier, en hommage à celle qui fut sa muse et son amante, mais surtout la directrice artistique de la maison de 1933 à 1970 ;
– le case a lieu cette fois-ci au sein du gala du Metropolitan Museum of Art de New York, en faveur de l’Institut du Costume du musée, et marquant l’ouverture de son exposition du printemps.
Résumé : Cinq ans, huit mois, 12 jours… et le compteur tourne toujours ! C’est le temps qu’il aura fallu à Debbie Ocean pour échafauder le plus gros braquage de sa vie. Elle sait désormais ce qu’il lui faut : recruter une équipe de choc. À commencer par son "associée" Lou Miller. Ensemble, elles engagent une petite bande d’expertes : Amita, la bijoutière, Constance, l’arnaqueuse, Tammy, la receleuse, Nine Ball, la hackeuse et Rose, la styliste de mode. Le butin convoité est une rivière de diamants d’une valeur de 150 millions de dollars. Le somptueux bijou sera autour du cou de la célèbre star Daphne Kluger qui devrait être l’objet de toutes les attentions au cours du Met Gala, l’événement de l’année. C’est donc un plan en béton armé. À condition que tout s’enchaîne sans la moindre erreur de parcours. Enfin, si les filles comptent repartir de la soirée avec les diamants sans être inquiétées…
La critique
Après la sortie du reboot de "Ghostbusters" sorti il y a deux ans en vue de relancer (en vain) la franchise "SOS Fantômes" mais en version féminin, Hollywood réitère en s’attaquant aujourd’hui à la saga "Ocean" de Steven Soderbergh. Tandis qu’il en reste l’un des co-producteurs, c’est au tour de Gary Ross (le réalisateur du premier "Hunger Games") de mettre en boîte ce spin-off à la sauce féminine. Entouré d’une jolie palette d’actrices aussi emblématiques que prometteuses, le cinéaste nous livre un cocktail girly espiègle, à défaut de mordant.
Dès la scène d’ouverture, le ton est donné. Tandis que Debbie Ocean (Sandra Bullock) - la sœur du regretté Danny Ocean (George Clooney) - se voit confrontée à un dernier interrogatoire avant sa sortie de prison, celle-ci s’y affiche avec maquillage digne de celui d’un mannequin de défilé de mode, tandis qu’elle s’adonne ensuite à une partie de shopping, où elle remettra aussitôt ses talents d’arnaqueuse sur le tapis, tandis que les Américains ne semblent ni connaître les antivols, ni même les pièces d’identité... Autant dire qu’elle passe (trop) facilement entre les mailles du filet...
"Ocean’s 8" reprend les mêmes codes de mise en scène que ceux de la série de films de Steven Soderbergh, c’est-à-dire dans un premier temps le recrutement d’une équipe de choc aux personnalités très hétéroclites, suivi par les coulisses du braquage "du siècle", pour enfin terminer sur l’enquête lié aux événements, révélant dès lors son peaufinage... Le tout est alors saupoudré par quelques clins d’œil et retours de personnages de la trilogie initiale, aussi brefs qu’inutiles. Finalement, pas besoin d’avoir vu les aventures Danny Ocean pour suivre celle-ci.
Du glamour, il en est surtout question dans cette relecture du film de braquage, tout propet, porté pour l’occasion par un casting très enthousiasmant, avec notamment Sandra Bullock, Cate Blanchett, Rihanna, ou encore Anne Hathaway, d’ailleurs au top de sa forme dans le rôle d’une diva extravagante, qui lui va à ravir. Cette équipe de choc féminine est l’arme fatale de ce film nous resservant les ingrédients malheureusement trop peu assaisonnés de ses aînés, en révélant ainsi à l’image un plan savamment orchestré, mais qui, du côté des coulisses, n’en est pas vraiment un. En effet, dans l’absolu, le scénario de ce "Ocean’s 8" souffre d’un manque cruel d’obstacles à franchir par ces belles demoiselles dans leur plan de mission. Et même si le personnage de Sandra Bullock a eu plus de cinq années pour le mettre en place en prison, on a bien du mal à croire que rien ne peut venir l’entraver, à quelques exceptions près, assez fugaces. Dès lors, on a la curieuse sensation que toute cette machination n’est que pour nous vendre de la poudre aux yeux, elle qui pourrait dès lors très vite ennuyer le spectateur par son manque de prise de risque, et, tout simplement, de piment. Oui, l’aficionado de films de case sera très certainement ici déçu par sa tournure quelque peu mécanique.