➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 16 mai 2018
Signe(s) particulier(s) :
– suite du premier opus devenu en 2016 le plus gros succès au box-office mondial à la fois pour un long-métrage classé R aux USA (interdit aux mineurs de moins de 17 ans, sauf accompagnés d’un adulte) et un film de la saga "X-Men" ;
– Josh Brolin interprète le méchant dans deux des sagas les plus en vue du moment, soit Thanos dans "Avengers : Infinity War" et Cable dans "Deadpool 2" ;
– le personnage de Deadpool avait déjà été aperçu dans "X-Men Origins : Wolverine" aux côtés de Hugh Jackman, et déjà sous les traits de Ryan Reynolds ;
– Joi "SJ" Harris, une pilote expérimentée faisant ses débuts comme cascadeuse sur le film, est décédée des suites d’un accident, après une cascade à moto...
Résumé : Après avoir rejoint les "X-Men", Deadpool est jeté en prison pour anti-mutants suite à une tentative ratée (et propre à lui) de sauver un jeune mutant au pouvoir destructeur... Arrive alors Cable, un soldat venant du futur et ayant pour cible le jeune mutant, en quête de vengeance. Deadpool décide de le combattre. Peu convaincu par les règles des X-Men, il crée sa propre équipe, la "X-Force". Mais cette mission lui réservera de grosses surprises, des ennemis de taille et des alliés indispensables...
La critique
Alors qu’on l’attendait de pied ferme, Deadpool reprend du service dans une suite qui se situe dans la même veine que celle du précédent volet. Ryan Reynolds retrouve ainsi sa combinaison de lycra pour une nouvelle aventure de cet anti-héros pas comme les autres, en l’occurrence toujours aussi fun, trash, amusant, et décomplexé, voire encore plus, maintenant que la recette a payé.
L’intrigue du film reprend alors là où elle s’était arrêtée, c’est-à-dire au moment où Deadpool profite enfin de ses pouvoirs d’auto-régénération pour arrêter du truand, et en parallèle, lorsqu’il pense avec sa dulcinée, Vanessa, à fonder une famille. Mais c’est malheureusement sans compter sur un morceau de plomb perdu, venu perturber quelque peu ces plans...
Si vous avez aimé le premier épisode, alors vous serez sans doute comblé par cette suite, qui reprend tous les ingrédients ayant fonctionnés auparavant, pour les ressortir ici, mais avec une longueur d’avance.
Ainsi, on retrouve toujours ce ton aussi subversif pour un film à base de super-héros (même si le personnage se caractérise comme tout le contraire), tandis que l’humour est plus que jamais aussi noir, cynique, totalement parodique, et taquin, Deadpool ne lésinant pas sur les punchlines destinées à ses voisins de l’écurie Marvel et DC Comics. Dans son discours, le personnage nous assomme aussi par son nombre imposant de références à la pop-culture, et n’hésite pas à briser le quatrième mur, c’est-à-dire de s’adresser au spectateur en regardant la caméra. Bref, on a rarement vu un personnage aussi proche de son public. Mais à force de lancer des blagounettes à foison, et sans temps mort, la moitié d’entre elles tombent à l’eau, tandis qu’il faut parfois être incollable en culture populaire pour en saisir toute l’acidité.
Côté action, cette suite met le paquet, malgré une première partie qui prend du temps à installer ses véritables ambitions, mais qui n’en sont pas vraiment, tant le scénario est tout aussi léger que celui du premier opus. C’est véritablement une fois dans la (réc)réaction de son personnage principal que ce "Deadpool 2" balance des flammes. Aidé de sa "X-Force", il aura ainsi pour mission d’arrêter un vilain méchant venu du futur à l’aide d’un objet temporel (Cable, interprété par Josh Brolin). Dans cette course-poursuite qui déguise son jeu, le spectateur en aura pour son argent. Doté d’un budget de production plus de deux fois supérieur à celui du précédent film, le réalisateur David Leith n’a pas pansé sur les blessures. Lui à qui l’on doit la co-réalisation de "John Wick" (2014) ou encore celle de "Atomic Blonde" (2017), livre ici une mise en scène explosive, riche de son savoir-faire en termes de cascades, et réservant son lot de moments bien délurés, et particulièrement jouissifs. On pensait ainsi en avoir vu beaucoup dans le premier essai du nom, mais force est de constater que l’on se surprend à apprécier encore plus ici cette suite dès qu’elle joue à fond la carte de l’auto-dérision.
Ayant misé sur une énorme campagne marketing d’affiches et de vidéos, dans lesquelles on retrouve notamment Deadpool s’excuser auprès de David Beckham pour s’être moquer de lui dans le premier film, ou encore Deadpool danser en tâlon aiguilles dans le clip du titre fard ("Ashes") de la bande-originale chanté par Céline Dion, le studio ne s’est pas trompé. Ainsi, le film ne se limite pas à jouer en terrain connu, mais creuse encore un peu plus son sillon transgressif savoureux.
Et puis, la marque de fabrique de l’univers du personnage reste aussi son entourage, bourré d’autres têtes toutes aussi sacrément dérangées que la sienne. On retrouve pour notre plus grand plaisir son camarade de bar Weasel (T. J. Miller, qui ne devrait cependant pas revenir dans la suite à cause d’accusations d’agressions sexuelles), son taximan Dopinder (Karan Soni), Colossus(Andre Tricoteux), ou encore Negasonic (Brianna Hildebrand) dans une moindre mesure. Sans oublier une sympathique brochette de nouveaux venus, tels que Cable (Josh Brolin), Yukio (Shiori Kutsuna) ou encore Domino (Zazie Beetz), l’une des recrues de la "X-Force", qui a beaucoup de chance... C’est d’ailleurs ce personnage qui vole presque la vedette à Deadpool, tant son super-pouvoir dépasse de loin l’entendement, lui qui est responsable de scènes tout simplement hilarantes. Chapeau aux scénaristes pour cette trouvaille à laquelle il fallait penser ! Et comme on ne fait pas les choses à moitié à Hollywood, certaines grandes stars du cinéma rythment cette aventure par leur caméos. Ayez donc l’œil affûté !
Finalement, cette suite est toute aussi réussie que son modèle, même si d’un point de vue scénaristique, on restera peu gourmand, au contraire des traits d’humour parfois forcés, qui accusent dès lors un certain manque de calibrage à de nombreux endroits. Mais bon, on ne va pas se plaindre d’un film si généreux, foufou, et d’autant plus lorsqu’il nous offre deux scènes d’exception situées dans le générique (et non pas après, comme d’accoutumée), en lien direct avec l’objet temporel de Cable, dorénavant entre les mains de Deadpool, pour le meilleur et pour le rire, tandis que le film se termine sur le titre "If I Could Turn Back Time" de Cher... Bref, quels plaisirs monumentaux !
14/20