➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 02 mai 2018
Signe(s) particulier(s) :
– le réalisateur du film, Nash Edgerton, est le grand frère du comédien Joel Edgerton, qu’il dirige d’ailleurs ici, dans ce qui est son second film après "The Square" en 2008 ;
– première fois ici que Paris Jackson, la fille du roi de la pop Michael Jackson, tourne pour le cinéma.
Résumé : Harold Soyinka travaille pour un groupe pharmaceutique dirigé par Elaine Markinson et Richard Rusk. Lorsque ces derniers décident de se lancer dans le commerce lucratif du cannabis médical, ils envoient Harold au Mexique pour le lancement de leur nouvelle usine de production. Ignorant que la société qu’il représente a trahi un dangereux cartel local, l’employé modèle échappe de justesse à un enlèvement. Perdu au fin fond du Mexique, réalisant que ses patrons ont tout intérêt à le voir disparaitre, pourchassé par les tueurs du cartel et un mercenaire implacable, Harold ne peut compter que sur lui-même s’il veut rester en vie.
La critique
Dans la famille Edgerton, on aime le cinéma. Alors que le prochain film du comédien, scénariste, producteur et réalisateur Joel Edgerton, "Boy Erased", inspiré des mémoires de Garrard Conley (2016), sortira cette année, c’est son frère aîné qui fait aujourd’hui l’actualité avec la sortie de son second effort intitulé "Gringo", lui qui est également cascadeur, et spécialiste du court-métrage. Mais alors que le cadet a déjà prouvé ses talents de réalisateur avec "The Gift" (2015), Nash Edgerton a bien du mal à calibrer un scénario, il est vrai ici un peu trop ambitieux dans son genre.
"Gringo", c’est l’histoire d’un type ordinaire et très naïf qui joue l’employé-tampon au sein de son entreprise pharmaceutique depuis plusieurs années, et qui, du jour au lendemain, suite à une visite sur le terrain, se retrouve être la tête de Turc entre celle-ci et leur fournisseur mexicain, qui n’est autre qu’un cartel local, alors trahis par la firme...
Autant s’accrocher dès le départ, car les péripéties vécues par le personnage de David Oyelowo (vu dans "Selma" d’Ava DuVernay) dépassent l’entendement ! Malgré le stéréotype, on apprécie d’emblée ici son image de gars assez paumé, qui se retrouve, malgré lui, dans un improbable engrenage autour d’un trafic illégal. Ainsi, chaque rencontre qu’il fera, et chaque décision qu’il prendra seront synonymes d’épées de Damoclès quant à ses chances de survie.
S’il fait le job, bien qu’il pousse un peu le jeu à différents moments, David Oyelowo s’en sort avec les honneurs, tout comme Charlize Theron, dans un rôle de veuve noire particulièrement grinçant, et glacial.
Comédie d’action vitaminée, "Gringo" perd pourtant le rythme en cours de route, tandis qu’à force de jouer sur les rebondissements, le scénario en devient beaucoup trop rocambolesque pour convaincre. Certes, il y a de l’idée, mais ça part tellement dans tous les sens pour un si petit homme qu’on peine à y croire. De plus, l’écriture reste assez floue concernant le contrat initial entre l’entreprise et les Mexicains, si bien qu’il ne s’agit ni plus ni moins d’un règlement de compte déguisé. Finalement, il n’y en a que pour le personnage de David Oyelowo, laissant le reste sur le carreau.