➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 04 avril 2018
Signe(s) particulier(s) :
– libre adaptation du roman "L’Étrange Cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde" de Robert Louis Stevenson écrit en 1886 ;
– cinquième long-métrage du réalisateur Serge Bozon, après "Tip Top" en 2013, dans lequel il dirigeait déjà Isabelle Huppert.
Résumé : Une timide professeure de physique dans un lycée de banlieue est méprisée par ses élèves. Un jour, elle est foudroyée pendant une expérience dans son laboratoire et sent en elle une énergie nouvelle, mystérieuse et dangereuse...
La critique
Quel curieux objet cinématographique que ce "Madame Hyde", une adaptation très libre et stylisée du mythe du "Docteur Jekyll et de M. Hyde" de Robert Louis Stevenson. Mais de la part de l’atypique metteur en scène Serge Bozon, le contraire nous aurait étonné.
Après le désarçonnant et agressif "Tip Top", le réalisateur ré-adapte de manière assez originale l’œuvre de Robert Louis Stevenson dans un contexte actuel, et plus précisément en milieu scolaire de banlieue. Ici, il n’est pas question d’un philanthrope obsédé par sa double personnalité, mais bien d’une enseignante en fin de carrière, n’ayant toujours pas trouvé l’étincelle pour exercer pleinement son métier. Jusqu’au jour où, lors d’une expérience dans son laboratoire, elle est frappée par la foudre, entraînant des conséquences directes sur elle, son métier et son entourage, aussi pédagogiques, sociales, que fantastiques...
"Madame Hyde" est un film qui laissera un grand nombre de spectateurs sur le carreau, tout d’abord, car il est difficile à classifier. Entre réalité et conte fantastique, on ne sait pas par quel côté entreprendre cette œuvre singulière. Aussi, parce que la mise en scène déroute autant que son personnage principal, interprété par Isabelle Huppert. En effet, on peine à s’accrocher à cette naïveté assumée, que ça soit dans l’écriture des personnages, que dans les effets de style. Sans parler du ton général dans lequel baigne cette expérience, qui manque de punch et de réactivité au regard de son écriture décalée, jouant sur différents genres.
Si les thèmes de l’éveil à l’enseignement, ainsi que celui de la transmission, ou encore de la relation professeur-élève, intéressent par leur simplicité et de jolies scènes de démonstrations mathématiques, on s’ennuie irrémédiablement une fois que l’histoire prend la tangente du fantastique, elle qui s’éloigne dès lors du vraisemblable.
Isabelle Huppert a beau être physiquement à la hauteur de son personnage, fébrile et paumé, c’est José Garcia et Romain Duris qui surprennent, le premier dans le rôle du mari au foyer, et le second dans la peau du proviseur, affûté d’une coupe qu’il ne faut rater pour rien au monde...