#➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 25 avril 2018
Signe(s) particulier(s) :
– premier film du réalisateur Julien Hallard, lui qui en a eu l’idée en écoutant une émission radio revenant sur la naissance et la reconnaissance de la première équipe de football féminin française à Reims en 1969.
Résumé : Reims, 1969. Paul Coutard, séducteur invétéré et journaliste sportif au quotidien Le Champenois, décide d’organiser un match de football féminin pour défier son directeur lors de la kermesse annuelle du journal. Sa meilleure ennemie, Emmanuelle Bruno, secrétaire de direction, se retrouve obligée de l’assister. Sans le savoir, ils vont se lancer ensemble dans la création de la première équipe féminine de football de France.
La critique
Avec son premier film, Julien Hallard nous raconte l’histoire des pionnières du football féminin français. Raconté sous le prisme de la comédie, "Comme des Garçons" se veut féministe, et très prometteur sur papier. Alors qu’on espérait un film à hauteur du combat mené par ces femmes (et leur entraîneur) pour faire reconnaître leur droit de pratiquer ce sport aux yeux de la Fédération Française du Football, on ne peut constater là que la crevaison rapide du ballon.
Parti d’une idée d’attraction supplémentaire à un match de foot organisé chaque année à Reims en partenariat avec le journal "L’Union", deux amis ne se doutaient pas de l’engouement réservé à leur équipe de football féminine, mais quelque peu "clandestine", étant donné que la Fédération Française de Football ne délivrait pas encore de licences féminines en 1969. Voilà donc une idée de scénario fédératrice et porteuse de sens face au machisme sportif, d’autant plus que leur combat sera reconnu dès 1970, et qu’un premier championnat féminin fut organisé en 1974, remporté qui plus est quatre fois d’affillée par l’équipe de Reims.
Malheureusement, "Comme des Garçons" passe à côté du goal, et à bien des reprises. Ainsi, plutôt que de s’intéresser à l’esprit de groupe et sa force, l’intrigue se focalise davantage sur l’entraîneur de l’équipe, interprété ici par Max Boublil (auquel on aurait bien envie de mettre des claques), et son idylle naissante avec l’une de ses joueuses (Vanessa Guide, la seule à sortir du lot). À vrai dire, jamais le réalisateur ne réussit à faire vivre pleinement son équipe d’actrices, ni même à nous faire ressentir les enjeux disputés à l’époque, et encore moins le combat de ses personnages. La faute à qui ? La faute à cette volonté de cinéma populaire à l’humour peu drôle.