➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 21 mars 2018
Signe(s) particulier(s) :
– suite du "Pacific Rim" de Guillermo Del Toro sorti en 2013, énorme blockbuster dans lequel des robots géants - "les jaegers" - pilotés par des humains combattaient des créatures extraterrestres sorties des flots - "les kaiju" - tout aussi géantes, et menaçant l’humanité de destruction ;
– Guillermo Del Toro a laissé sa place de réalisateur afin de mettre en scène l’oscarisé "La Forme de l’Eau", tandis qu’il en est quand même co-producteur ;
– Steven S. DeKnight réalise ici son premier film après avoir été formé par Joss Whedon.
Résumé : Le conflit planétaire qui oppose les Kaiju, créatures extraterrestres, aux Jaegers, robots géants pilotés par des humains, n’était que la première vague d’une attaque massive contre l’Humanité. Jake Pentecost (fils du valeureux Stacker), un jeune pilote de Jaeger prometteur dont le célèbre père a sacrifié sa vie pour sauver l’Humanité des monstrueux Kaiju a depuis abandonné son entraînement et s’est retrouvé pris dans l’engrenage du milieu criminel.
Mais lorsqu’une menace, encore plus irrésistible que la précédente, se répand dans les villes et met le monde à feu et à sang, Jake obtient une dernière chance de perpétuer la légende de son père aux côtés de sa sœur, Mako Mori – qui guide une courageuse génération de pilotes ayant grandi dans l’ombre de la guerre. Alors qu’ils sont en quête de justice pour leurs camarades tombés au combat, leur unique espoir est de s’allier dans un soulèvement général contre la menace des Kaiju. Jake est rejoint par son rival, le talentueux pilote Lambert et par Amara, une hackeuse de Jaeger âgée de 15 ans, les héros du Corps de Défense du Pan Pacific devenant la seule famille qui lui reste.
S’alliant pour devenir la plus grande force de défense que la Terre n’ait jamais connue, ils vont paver un chemin vers une extraordinaire nouvelle aventure.
La critique
Qu’on l’ait espéré ou non, cette suite du jouet pop-geek de Guillermo Del Toro "Pacific Rim" devait mettre la barre très haute afin d’arriver à hauteur de l’inventivité de son aîné, et globalement du savoir-faire de son réalisateur.
Dix ans se sont écoulés depuis les événements survenus dans le premier opus, mais voilà que le Corps de Défense du Pan Pacific doit refaire faire face à une nouvelle offensive de kaiju...
D’emblée, au niveau des personnages, c’est assez inégal, avec tout d’abord celui de Raleigh Becket (Charlie Hunnam), pourtant bien vivant à la fin du premier opus, mais qui disparaît ici des radars (l’acteur n’était pas disponible pour le film), pour alors laisser place en première ligne de mire au fils de Stacker Pentecost (Idris Elba), Jack (John Boyega), déboulant un peu de nulle part (mais dont l’absence est justifiée par la relation difficile qu’il entretenait avec son père).
Sa sœur, Mako Mori (Rinko Kikuchi), est quant à elle toujours bien présente, alors que les docteurs Hermann Gottlieb (Burn Gorman) et Newton Geiszler (Charlie Day) rempilent également, pour le côté fun et déjanté de l’histoire, même si le personnage de John Boyega prend quelque peu la relève. Sinon, le pilote Nate Lambert (Scott Eastwood") et la hackeuse de jaegers Amara Amani (Cailee Spaeny) apparaissent également dans ce film, et feront équipe avec Jack Pentecost, pour éliminer les méchants kaiju.
Là où "Pacific Rim" en imposait, c’était dans sa capacité à nous livrer un spectacle visuel graduel dans son récit, ce que sa suite n’est pas capable de nous offrir sur la longueur. Alors oui, la menace arrive ici de là où on ne l’attendait pas, et c’est en soit, sur papier, une bonne surprise, mais malheureusement bien vite trahie par sa démarche, maladroite et sans véritable intensité. En effet, le scénario met du temps à installer ce pour quoi nous sommes entrés dans la salle, tandis que l’on devine aisément, au fur et à mesure que les possibilités se restreignent, l’engrenage ennemi dans lequel se dessine cet "Uprising". Dès lors, on s’impatiente à découvrir enfin un véritable combat tel que le film de Del Toro en livrait. Mais voilà déjà que le final arrive, bien plus vite que prévu, et dans lequel on détruit toute la ville de Tokyo, avant de finir en feu d’artifice au pied du Mont Fuji...
Alors oui, les scènes d’action sont toujours aussi bien fournies et impressionnantes, mais elles manquent globalement de ressorts, que ça soit par rapport à la puissance visuelle de celles du film de Guillermo Del Toro, qu’en termes de surprises, où quand on pensait en avoir fini, alors ça repartait de plus belle, pour notre plus grand plaisir.
Même si "Godzilla peut dorénavant aller se rhabiller", cette suite manque de moments jouissifs, et de cet esprit enfantin qui émerveillait nos yeux face à l’ampleur du plaisir visuel que nous servait en pâture "Pacific Rim". Et puis, même si son scénario essaie de nous prendre par surprise en reprenant là où il nous avait pratiquement laissé, il ne réussit pas à maintenir la barre face à son prédécesseur, étant bien trop centré sur ses personnages adolescents (eux enjeux dramatiques moins dessinés), et commettant quelques erreurs.