➡ Vu au cinéma Kinepolis Brussel / Bruxelles - Sortie du film le 21 février 2018
Signe(s) particulier(s) :
– s’inspire de la vie "maudite" de Sarah Winchester, épouse de l’héritier de la "Winchester Repeating Arms Company" (invention de la carabine Winchester, à répétition par levier), qui après la mort de son enfant (d’une maladie infantile) et de son époux (de la tuberculose) s’est mise à entreprendre la construction d’une maison pour tous les esprits des personnes tuées par la carabine Winchester, et avec lesquels elle entrait chaque soir en contact ;
– les travaux de la maison, dite "hantée", ont duré sans arrêt pendant 38 ans, jusqu’à la mort de Sarah Winchester en 1922 ;
– aujourd’hui, la maison est un monument historique national touristique.
Résumé : Sarah Winchester hérite de la fortune de sa famille faite sur la vente des armes Winchester. Lorsque son mari et son fils meurent soudainement, Sarah en vient à penser qu’elle a été maudite par l’héritage mortel des "armes qui ont gagné l’Ouest". Elle décide alors de construire un vaste manoir pour y accueillir de nombreux fantômes.
La critique
Vous avez déjà sans doute déjà vu des reportages télévisuels, ou alors entendu des histoires sur la "Mystérieuse Maison Winchester", soit cette immense demeure située en Californie, à San José, réputée comme l’un des lieux les plus hantés au monde. Non, vous ne voyez pas ? Alors imaginez une maison de 160 pièces, dont notamment 40 chambres, 47 foyers, abritant quelques curiosités uniques au monde, comme des portes qui donnent sur le vide, ou des escaliers qui mènent au plafond, ou encore des couloirs qui ne mènent nulle part...
Et ça paraît d’autant plus incroyable que cette maison aurait été pensée par les esprits des personnes tuées par les armes Winchester, alors en contact journalier avec Sarah Winchester, qui n’est autre que la veuve (demi-)héritière de la société d’armes à feu "Winchester Repeating Arms Company". Selon la légende, cette dernière se rendait chaque soir dans une pièce aménagée à cet effet, afin de rentrer en connexion avec les âmes errantes des victimes des armes à feu Winchester, lesquelles lui indiquaient les plans de construction à exécuter dès le lendemain, leur permettant dès lors de "trouver un refuge", et ainsi reposer en paix... Qu’elle ait agi par acte de folie, quête du pardon ou par devoir de deuil, voilà une histoire pour le moins étrange, et assez glauque...
Alors que la maison est aujourd’hui une attraction touristique très fréquentée, c’est la vie de sa propriétaire qui est maintenant adaptée au cinéma, ou plutôt une histoire fictive inspirée de son histoire, vraie. En même temps, cette maison est une source d’inspiration incommensurable pour le cinéma de genre, qui s’offre d’ailleurs ici un thriller fantastique baigné d’épouvante.
"Winchester" marque très vite les esprits (c’est le cas de le dire) par le travail artistique (décors, costumes, photographie) d’époque apporté à l’ensemble, tandis que le film nous invite très rapidement à nous balader dans une bâtisse pas très rassurante, en parallèle de la découverte des lieux par le Docteur Price (Jason Clarke), venu étudier le cas de Sarah Winchester (Helen Mirren).
La première partie du film est sans aucun doute la meilleure de l’œuvre, tant la réalisation des frères Spierig ("Daybreakers") livre un climat d’anxiété chez le spectateur, alors souvent ponctué par quelques vilaines scènes franchement terrorisantes, où des visages bien moches lui resteront en mémoire. En même temps, en appelant des fantômes de l’au-delà, on ne peut pas toujours en ramener des gentils...
Le film tient alors là ses meilleurs moments, c’est-à-dire ceux pourquoi nous sommes venus le voir. Aussi, celui-ci nous pousse involontairement, mais très certainement, à nous ruer sur la toile afin d’en savoir plus sur cette curieuse histoire, ce qui prouve que le film éveille les consciences. Et puis, c’est aussi l’occasion de découvrir Helen Mirren dans un rôle qu’on ne lui connaissait pas, et qui lui va à ravir.
Dommage maintenant que le scénario centre, petit à petit, ses attentions sur une histoire totalement fictive d’un cas d’esprit tourmenté. On est dès lors (très) déçu par la tournure des événements, inintéressants et classiques de surcroît, surtout quand on regarde ce à côté de quoi les scénaristes sont passés. En effet, les véritables secrets que renferme la maison Winchester auraient davantage mérité qu’on s’y penche, tout comme Sarah Winchester elle-même, autour de laquelle un biopic aurait très bien pu faire l’affaire.