➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 24 janvier 2018
Signe(s) particulier(s) :
- le village de Mêle-sur-Sarthe dans lequel se déroule l’intrigue existe bel et bien, et se situe dans le Perche, en Basse Normandie ;
- pas moins de 350 figurants ont participé au tournage, dont des gendarmes, agriculteurs, et élèves, qui ont ainsi joué leur propre rôle, et accepté (pour certain d’entre eux) la fameuse scène de nue finale.
Résumé : Au Mêle sur Sarthe, petit village normand, les éleveurs sont touchés par la crise. Georges Balbuzard, le maire de la ville, n’est pas du genre à se laisser abattre et décide de tout tenter pour sauver son village…
Le hasard veut que Blake Newman, grand photographe conceptuel qui déshabille les foules, soit de passage dans la région. Balbuzard y voit l’occasion de sauver son village. Seulement voilà, aucun normand n’est d’accord pour se mettre à nu…
La critique
Décidément, François Cluzet semble fort apprécier l’air frais ! Après "Médecin de Campagne" il y a deux ans, voilà qu’il se retrouve maire d’un petit village de France profonde en Basse-Normandie, et prêt à tout pour sauver son village de la menace qui plane sur ses agriculteurs, suite à la diminution du prix du lait et de la viande (et bien plus encore). "Normandie Nue", c’est le dernier film de Philippe Le Guay, notamment après ses succès "Les Femmes du 6e Étage" (2011) et "Alceste à Bicyclette" (2013), mais cette fois-ci sans son acteur fétiche, Fabrice Luchini.
On suit ici le parcours du combattant d’un maire (Balbuzard), donnant alors tout à ses villageois et amis agriculteurs pour qu’ils puissent enfin sortir la tête de l’eau, face à leur condition de plus en plus précaire. Jusqu’au jour où, lors d’une manifestation orchestrée, une belle opportunité se présente au maire et son village, et qui permettrait de faire du foin, et ainsi changer la donne, soit une photo de nudité avec tout le village ! Mais pour cela, il faudra d’abord que ses habitants mettent leur frustration et autre humiliation de côté. Et ça, c’est une autre paire de bottes...
Au départ, cette comédie douce-amère nous emmène sur le terrain de la cause des agriculteurs, et nous rappelle ainsi leur dur labeur, ainsi et surtout que le manque de pot à gagner de leur métier, et l’absence de reconnaissance. Malheureusement, la suite délaisse cette raison pour se concentrer davantage sur des petites histoires de la vie de tous les jours de villageois, et du rapport entre eux, dans un climat social et économique assez bien endommagé. Car outre le personnage de François Cluzet, l’intrigue se penche par exemple sur le fils de l’ancien photographe du village (Arthur Dupont), ou encore sur un ancien parisien installé à la campagne (François-Xavier Demaison). Mais ces seconds-rôles manquent d’épaisseur, et arrivent comme des cheveux dans la... bouse. Ils refléteraient même un certain manque de contenu à raconter.
Heureusement, le personnage de Grégory Gadebois (le boucher) ou celui de Philippe Rebbot (un agriculteur, propriétaire du champ sur lequel se fera la photo) sont suffisamment touchants, sincères et authentiques pour apporter une vraie profondeur au récit, tel que celui de François Cluzet, une fois de plus très investi dans son rôle, bon parleur et idéal dans le rôle de ce maire se comportant comme un père avec ses habitants.