Synopsis : Pascal et Pauline reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l’impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se confrontent à leurs amis d’enfance qui eux, d’origine modeste, n’ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l’expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d’hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu ?
Acteurs : Emmanuel Matte, Pascal Reneric, Laure Calamy, Pauline Lorillard.
Comme de nombreux autres confrères de la presse cinématographique, nous n’avons pas tenu le coup et avons quitté la projection après trente minutes, ce qui nous interdit de coter ce film. Il n’empêche que ceux qui, courageux, sont restés jusqu’au bout, par sens du devoir... voire par masochisme... confortent (si pas réconfortent !) ceux et celles qui sont partis !
Le metteur en scène et l’acteur de théâtre Vincent Macaigne quitte ici ses terres habituelles, ses zones de confort pour s’installer sur une autre terre, pour son premier long-métrage pour le cinéma. Il y avait un court (Ce qu’il restera de nous, en 2011 ; presque un moyen métrage d’ailleurs !) et un téléfilm pour Arte en 2016. Pour le réconfort (qui s’inspirerait selon certains de Pialat et de Cassavetes !) est pour le moins déconcertant, notamment parce qu’il donne l’impression de mépriser ses acteurs, ses personnages, la cause censée être défendue et, in fine, les spectateurs qui risquent d’y voir un véritable "foutage de gueule".
Nous nous retrouvons bien dans ce qu’écrit un cinéphile sur le forum DVDClassik : "Trouvé aussi que c’était un film complètement con. Il y a de l’envie de cinéma, de l’envie de jouer aussi... mais tout ça est au service d’une vision étriquée et complaisante du monde et de la lutte des classes. Tchekhov est un grand pessimiste, mais c’est un humaniste. Or Macaigne ne montre ici qu’une assez puante misanthropie - et ça me désole de le dire parce que j’aime assez le garçon par ailleurs : tous les personnages sont à jeter aux chiottes, soit parce que ce sont des salopards de la pire espèce, soit parce que ce sont des abrutis finis ; et il n’y en a pas un ou une qui ne fonctionne pas dans un rapport dominant / dominé par rapport aux autres. Parce que qu’est-ce que dit le film, finalement ? Que les maîtres d’hier, au mieux, sont remplacés par les maîtres d’aujourd’hui. Pire, il y a l’idée que le déterminisme social est une tourbe de laquelle on ne peut s’extraire que partiellement, pour reproduire alors des schémas pourris. Le cycle que décrit le film pourrait être la base d’un propos intéressant, mais Macaigne s’arrête là, il se roule rageusement dans cette fange parce qu’il n’y a aucun espoir du côté des hommes, aucune résilience possible pour les blessures ataviques. Un tout petit film pour moi."
Nous comprenons que le film a été tourné avec un petit budget, avec des potes qui exerçaient plusieurs métiers du cinéma, que cela a pris quatre ans, que le montage a lui aussi demandé beaucoup de temps. Mais à l’arrivée cela ne passe pas, mais cela casse. S’agissant de cinéma tout aussi expérimental avec tout aussi peu de budget, d’autres s’y sont attelés avec un résultat de qualité, même si le film n’a pas passionné les foules. Il s’agit de Je suis resté dans les bois de Michaël Bier, Erika Sainte et Vincent Solheid.
Ou encore, s’agissant de cracher (ici sur une croix, un riche et un mort) aller plutôt (re)lire J’irai cracher sur vos tombes de Vernon Sullivan (pseudo utilisé par Boris Vian), publié en 1946.
Nos lecteurs et auditeurs en ont l’habitude. Il ne nous appartient pas de démolir un film avec une critique. Aussi, comme souvent nous renvoyons à d’autres avis qui peuvent pondérer le nôtre. Vous pouvez donc lire l’avis de Camille Mottier sur site suisse daily-movies qui a découvert un "diamant brut" et écrit : "Macaigne, c’est LE nouveau nom à connaître pour parler cinéma et/ou théâtre contemporain. Son premier long-métrage « Pour le réconfort » est issu de la fameuse sélection ACID de Cannes, sélection de films indépendants qui favorise leur diffusion, et est résolument une œuvre différente, hors-normes, inhabituelle. À la découverte d’un diamant « brut »…"
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