Synopsis : Au Mêle sur Sarthe, petit village normand, les éleveurs sont touchés par la crise. Georges Balbuzard, le maire, n’est pas du genre à se laisser abattre et décide de tout tenter pour sauver son village… Le hasard veut que Blake Newman, grand photographe conceptuel qui déshabille les foules, soit de passage dans la région. Balbuzard y voit l’occasion de sauver son village. Seulement voilà, aucun normand n’est d’accord pour se mettre à nu…
Acteurs : Arthur Dupont, François Cluzet, Toby Jones, François-Xavier Demaison, Grégory Gadebois, Patrick d’Assumçao.
Nous avions apprécié les films de Philippe Le Guay (ce qui n’est pas le cas d’autres critiques), tels Les femmes du 6e étage, Alceste à bicyclette et Floride et nous ne craignions rien de la vision de cette Normandie nue au risque d’en attendre trop. Ce fut le cas. La comédie est divertissante, mais s’apparente plus à un téléfilm qu’à un long métrage pour le grand écran. Nous sommes certes largement au-dessus des comédies françaises habituelles et l’on doit mettre en avant l’enthousiasme des acteurs qui donnent leurs corps pour le film ! La comédie où des acteurs finiront par se mettre à nu (mais c’est plus anecdotique qu’autre chose) pourrait donc faire le bonheur dans les chaumières pour une diffusion sur FR3 Normandie. De Philippe Le Guay l’on pouvait attendre une comédie certes, mais plus caustique, un peu comme ce fut le cas pour Les femmes du 6e étage où l’humour se joignait à une critique de société (dans la mesure et les limites d’un film grand public).
A certains moments Normandie nue fait penser à un "Guiraudie du pauvre" et l’on se plait à rêver de ce que justement Guiraudie aurait pu faire d’un tel sujet (voire un Bruno Dumont). Ce qui nous fait penser Guiraudie, c’est l’un des acteurs Patrick d’Assumçao qui se mettait à nu dans L’inconnu du lac alors que paradoxalement dans ce film-ci son personnage annonce qu’il ne faut pas compter sur lui. Hasard, coïncidence ou clin d’oeil... peu importe. S’agissant de nudité ou de nudisme, une des premières scènes du film tombe un peu comme un cheveu dans la soupe. Lorsque le "parisien" allergique à la campagne (François-Xavier Demaison) sort de sa tente et est entouré de nudistes, l’on se demande d’où ils viennent. L’on se dit alors que le film sera un flashback explicatif. Que nenni. Aucune explication. La scène est purement gratuite, inutile... Ne boudons cependant pas notre plaisir en découvrant cette aventure normande avec un photographe américain mondialement connu qui dénude des personnages dans des décors qu’il veut structurer... avec ces corps. Nous avons ici aussi affaire à un Spencer Tunick du pauvre. Qui a vu les oeuvres de ce plasticien comprendra donc les références. Sauf qu’ici, le photographe américain est anglais dont l’accent anglais vient faire perdre toute crédibilité au scénario. Ajoutons en plus que les dialogues anglais ne sont pas sous-titrés en français ce qui sera regrettable pour nos lecteurs et surtout auditeurs francophones qui ne maîtrisent pas l’anglais.
Bande-annonce :