Synopsis : Woodstock, Flower Power, Révolution sexuelle : trois ans se sont écoulés depuis mai 68, mais la vague de libération ne semble pas avoir atteint le petit village suisse d’Appenzell. En mère au foyer exemplaire, Nora ne conçoit d’ailleurs pas sa vie autrement. Pourtant, à l’approche d’un referendum sur le droit de vote des femmes, un doute l’assaille : et si elles s’affirmaient davantage face aux hommes ? A mesure que Nora propage ses drôles d’idées, un désir de changement s’empare du village, jusque chez les plus récalcitrantes…
Acteurs : Marie Leuenberger, Maximilian Simonischek, Rachel Braunschweig, Sibylle Brunner.
Tout commence par des images d’archives de Woodstock. Certains anciens en ont probablement encore la nostalgie. Tout semblait permis, pour tous, et allait essaimer partout dans le monde ! Partout ? Peut-être pas dans un petit bled reculé de la Suisse alémanique. C’est que, dans le petit village perdu d’Appenzell le temps semble suspendu aux moeurs ancestrales. La femme n’a rien à dire. Nous sommes en 1971, et le match de tennis de Billie Jean King contre Bobby Riggs n’a pas encore eu lieu (Battle of the Sexes) ! La femme est à la cuisine et au lit ; elle ne ramasse pas les balles de tennis sur les courts (il ne doit d’ailleurs pas y en avoir dans le village) mais s’occupe des enfants. Parmi eux, les "mâles" sont des rois et sont conscients des privilèges qui sont les leurs de droit divin. Alors quand s’en vient l’idée saugrenue d’organiser un referendum sur le droit de vote des femmes, tout le monde est contre, y compris les femmes. Toutes ! Peut-être pas toutes. Certaines rêvent d’autre chose. Voilà placé le lieu du combat, le ring sur lesquelles elles monteront peut-être au risque de s’en prendre plein la gueule (Ah, non, c’était une porte de frigo, désolé !).
En tout cas, un combat auquel on ne peut qu’adhérer à un tel film et une si noble cause d’autant que l’on se rend bien compte qu’il a encore beaucoup à faire (et les questions récentes sur les abus contre les femmes dans le milieu du cinéma et pas que le prouvent) ; ce n’est d’ailleurs qu’en 1990 que le vote fut accordé aux femmes dans le dernier canton suisse qui résistait encore. Et pourtant, bon sang que c’est laborieux. Ce n’est pas notre premier film suisse (nous avions déjà visionné le documentaire Der Kreis lors d’un festival) mais c’est à croire que le pays découvre le cinéma. A côté de cela, un épisode de Derrick est plein de rebondissements, de richesse de mise en scène et d’humour ! Alors, il faut peut-être voir le film pour la cause qu’il défend et pour découvrir comme une cause peut être perdue par la manière d’en rendre compte et de la mettre en scène. Sur ces thèmes Made in Dagenham de Nigel Cole en 2011 sans être éblouissant, tenait mieux la route. Dommage donc (à noter la bonne réception du film par des critiques suisses francophone !).
Bande-annonce :