➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 08 novembre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- production suédo-finno-danoise, ce qui est pour le moins inédit ;
- Björn Borg jeune (9-13 ans) dans le film est joué par un certain Leo Borg, qui n’est autre que le fils du vrai champion, et qui suit les traces de son père ;
- John McEnroe n’a pas été approché par les producteurs du biopic.
Résumé : À la fin années 1970, la rivalité est intense entre les deux tennismen Björn Borg et John McEnroe. Le calme et l’expérience du Suédois s’opposent à la fougue et au caractère explosif de l’Américain. Björn Borg, alors numéro un mondial, est une superstar mondiale, alors que McEnroe est fortement critiqué pour son attitude et son langage sur le court. Malgré le soutien indéfectible de sa fiancée Mariana Simionescu et de son entraineur Lennart Bergelin, Borg est cependant rempli de doutes à l’idée d’aller chercher un 5e titre d’affilé lors du tournoi de Wimbledon 1980. La rivalité entre les deux hommes atteint notamment son paroxysme lors de la finale du tournoi, le 5 juillet 1980.
La critique
Wimbledon, 1980, Björn Borg joue son titre pour la cinquième fois consécutive, tandis qu’il voit en John McEnroe, en pleine ascension, un adversaire plus que menaçant. L’occasion rêvée pour le réalisateur Janus Metz Pedersen de mettre en lumière cette rivalité sportive, ainsi que le portrait de ces deux champions (dans leur tendre et traumatique enfance), un peu comme comme l’a fait récemment Ron Howard dans "Rush", avec James Hunt et Niki Lauda autour de la Formule 1.
Avant de nous faire revivre la finale d’anthologie entre Borg et McEnroe sur le parterre de Wimbledon, en 1980, le réalisateur nous plonge dans la tête de ces deux joueurs, à quelques jours et heures de la finale, ainsi que dans leurs souvenirs, amenés sous forme de flash-back, autour d’évènements et traumas les ayant forgés. On apprend notamment que Borg était un joueur très minutieux, superstitieux, où tout devait être identique et calculé dans sa vie afin de ne pas lui porter malheur. Enfant perturbant, notamment sur les courts, il a appris, au fil du temps, à canaliser sa rage de victoire pour la mettre au service de son jeu. Inexpressif et stoïque, tout était dans sa tête une fois sur le terrain. Face à lui, McEnroe, qui lui n’a jamais pu compter que sur lui-même, n’ayant, de plus, jamais eu d’entraîneur, et qui fréquentait, à rythme très régulier, les bars et autres endroits de fêtes plutôt que les courts de tennis pour s’entraîner. Réputé pour son mauvais caractère, il lui arrivait (trop) fréquemment de se mettre en colère contre les arbitres et les juges de ligne...
Avec une mise en scène classique jouant sur deux plans à l’échelle du temps, le film nous en apprend sur l’évolution de leur mental, à l’approche de la finale de Wimbledon, ou lors d’instants d’enfance décisifs, mais surtout face à leur étiquette de grands champions, et la pression qu’elle représentait sur leurs épaules.
Bien dosé et assez bien représentatif dans ses idées, le film parvient à attirer notre attention, notamment par les émotions que parvient à capter la caméra du réalisateur, souvent portée à l’épaule, et utilisant un système de stabilisateur, le steadicam, augmentant la fluidité dans les prises de vues en tout genre, renforçant dès lors notre proximité physique et intérieure avec ces deux joueurs.
D’ailleurs, ces derniers sont incarnés par deux acteurs investis, avec dans la peau de Borg l’acteur suédois Sverrir Gudnason, stoïque et plein de retenue, et Shia LaBeouf, dans celle de McEnroe, allant de pair avec son caractère et l’image impulsive qu’on lui connaît... Ensemble, ils forment un tandem d’adversaires plutôt bien rôdé, dont on comprend l’importance des enjeux mutuels de leur quelconque victoire, sur le sol de Wimbledon, ce 05 juillet 1980.
Bande-annonce :