Synopsis : L’histoire de quatre vies entrelacées au coeur du parc d’attractions Coney Isalnd à New York dans les années ’50 : Ginny est une ancienne actrice plutôt émotionnelle et mélancolique qui travaille désormais dans un restaurant de poisson ; Humpty est l’opérateur du carrousel et le mari grossier de Ginny ; Micky est un jeune et beau maître-nageur qui rêve de devenir dramaturge et Carolina est la fille aliénée de Humpty qui se cache des bandits dans l’appartement de son père.
Acteurs : Kate Winslet, Justin Timberlake, James Belushi, Juno Temple, Debi Mazar, Tony Sirico, Steve Schirripa.
Il est délicat semble-t-il, en ces jours, pour un critique de traiter d’un film dont l’actualité médiatique amène le réalisateur en Une des journaux pour un comportement passé et non pour sa production cinématographique. Nous sommes loin d’être compétent pour ce qui a trait aux questions soulevées depuis quelques mois à la suite de l’affaire Weinstein et d’autres qui ont suivi. Entre le bon et le mauvais, le pur et l’impur, le blanc et noir, il est probablement de très nombreuses nuances de gris. Nous manquons de recul sur ce qui a trait aux relectures du passé à l’aune de conceptions éthiques contemporaines. Ainsi, pour traiter de questions hors de celles envisagées aujourd’hui, nous sommes passés des droits de l’homme et du citoyen aux droits des hommes (comme mâles donc), puis à celui des femmes, des enfants, des animaux et enfin de la Nature. S’agira-t-il, à l’avenir, de censurer des films de genre western au prétexte que des chevaux de cinéma ont eu les jambes brisées à cause de corde que l’on tirait devant eux pour les faire chuter ? Depuis, des mentions relatives au respect animal figurent à la fin des films américains (mais pas seulement, signe que la question est aujourd’hui sensible) mais pas dans les film de Kim Ki-Duk, par exemple. Et l’on peut se dire que viendra (ou pas un jour) où l’on verra à la fin d’un film : aucune des actrices (voire) acteurs, n’a été abusé sexuellement par des membres de l’industrie du cinéma. Ou encore, Il y a autant d’acteurs que d’actrices dans ce film (et que ferait-on alors du remake d’un film comme Master and Commander ?), ou encore : il y a autant de dialogues masculins que féminins et aucune femme n’a été interrompue par un homme lorsqu’elle parlait... ou encore : les salaires versés aux actrices et intervenantes sont équivalents à ceux versés à leurs homologues masculins... Nous comprenons donc la situation actuelle et ne savons pas vraiment où l’on va.
Revenons donc au dernier film de Woody Allen. Si ce n’est pas, son meilleur, tant s’en faut Wonder Wheel est honorable et se situe dans la bonne moyenne de ses films qui sortent quasiment chaque année. Le réalisateur reconstitue les années 50 (bien différemment de ce qui est fait dans Suburbicon) pour nous présenter plusieurs couples de façon théâtrale, entendons qu’il les met en scène ou les fait entrer sur scène grâce à la médiation d’un monsieur Loyal, Micky (Justin Timberlake), un beau et jeune maître-nageur (qui pourrait ici représenter Woody Allen qui n’est plus à l’écran ?) qui introduit et commente l’action en s’adressant au spectateur, brisant en quelque sorte le quatrième mur, à l’image de ce que fait Joseph Gordon-Levitt dans The Walk. Micky hésite entre mère et fille et cela entraîne de la jalousie évidemment. Celle-ci devient donc,d’une certaine façon, l’huile qui fait tourner les engrenages de ce film. Il y a un petit côté thriller dans Wonder Wheel qui ajoutera un petit regain d’intérêt sans toutefois le rendre inoubliable. Si les images sont belles, la reconstitution sans fausse note, l’on tiendra surtout l’acteur Justin Timberlake qui par son rôle et son interprétation relève un peu le niveau du film tout en tirant très bien son épingle du jeu...
Bande-annonce :