➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 01 novembre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- adaptation du roman du même nom de Delphine de Vigan, ayant obtenu le Prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens en 2015 ;
- étant donné que les producteurs souhaitaient que ce film soit prêt pour le dernier Festival de Cannes (présenté hors compétition), Roman Polanski n’a pas eu le temps de répéter en amont avec ses acteurs (les délais étaient trop courts), ce qui expliquerait dès lors bien des choses...
Résumé : Delphine est l’auteur d’un roman intime et consacré à sa mère devenu best-seller.
Déjà éreintée par les sollicitations multiples et fragilisée par le souvenir, Delphine est bientôt tourmentée par des lettres anonymes l’accusant d’avoir livré sa famille en pâture au public. La romancière est en panne, tétanisée à l’idée de devoir se remettre à écrire.
Son chemin croise alors celui d’Elle. La jeune femme est séduisante, intelligente, intuitive. Elle comprend Delphine mieux que personne. Delphine s’attache à Elle, se confie, s’abandonne.
Alors qu’Elle s’installe à demeure chez la romancière, leur amitié prend une tournure inquiétante. Est-elle venue combler un vide ou lui voler sa vie ?
La critique
C’est l’histoire d’une relation ambiguë entre une romancière, Delphine, et une lectrice, Elle. La première s’exprime à la première personne, est un peu paumée, fatiguée, emprise de démons du passé par des lettres anonymes qui l’accusent d’avoir livré sa famille en pâture au public. La seconde semble alors se dévouer pour Delphine, en l’écoutant, la conseillant... Mais très vite, elle exercera une emprise psychologique sur Delphine, et en sa capacité d’écriture (syndrome de la page blanche), souhaitant d’elle qu’elle écrive un roman de réalité et de vérité sur sa personne, plutôt qu’une fiction, et cela jusqu’à l’isoler, et bien plus... Adaptation du roman du même nom de Delphine de Vigan, "D’Après une Histoire Vraie" est un thriller qui ne mène nulle part.
Alors que beaucoup de questions naissent de cette relation, que ça soit sur l’identité de Elle, ou que sur ses intentions on ne peut plus floues, son personnage n’aura de cesse d’agir de manière inexpliquée, incongrue, surtout lorsque l’on se considère comme une admiratrice... C’est alors que le film abouti en une espèce de huis-clos faussement anxiogène, où l’incohérent se côtoie bien plus que la tension, tandis que le scénario ne rebondit aucunement sur ses péripéties, ses portes ouvertes. On a dès lors l’impression de regarder un film qui n’assume pas ses idées, ou alors qui en oublie l’aspect réaliste, concernant notamment l’identité de Elle. Ainsi, sans nous révéler ses réponses (ou peut-être via deux répliques, ce qui est un peu trop mince après tant de spectacles), cette nouvelle réalisation de Polanski sonne majoritairement fausse, inaboutie, et incomplète.
En parlant de faux, l’interprétation d’Eva Green (qui n’est d’ailleurs pas habituée à tourner en français) frôle ici la parodie, tant elle surjoue son personnage, que ça soit dans sa manière de parler, d’agir, de réfléchir, ou encore via les expressions faciales. On a connu l’actrice bien plus nuancée que dans la peau de Elle.
Bande-annonce :