>➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 25 octobre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- après les montagnes rocheuses du Canada dans "Le Dernier Trappeur", la Sibérie avec "Loup" ou les Alpes en compagnie de "Belle et Sébastien", Nicolas Vanier rend aujourd’hui hommage à la Sologne, région naturelle forestière de France où il a grandi ;
- le film a été tourné en 44 jours, en grande partie en extérieur, nécessitant ainsi un grand travail logistique ;
- adaptation du roman "L’École Buissonnière" du réalisateur-même, paru en mai dernier aux éditions XO.
Résumé : Paris 1930. Paul n’a toujours eu qu’un seul et même horizon : les hauts murs de l’orphelinat, sévère bâtisse de la banlieue ouvrière parisienne. Confié à une joyeuse dame de la campagne, Célestine et à son mari, Borel, le garde-chasse un peu raide d’un vaste domaine en Sologne, l’enfant des villes, récalcitrant et buté, arrive dans un monde mystérieux et inquiétant, celui d’une région souveraine et sauvage.
L’immense forêt, les étangs embrumés, les landes et les champs, tout ici appartient au Comte de la Fresnaye, un veuf taciturne qui vit solitaire dans son manoir. Le Comte tolère les braconniers sur le domaine mais Borel les traque sans relâche et s’acharne sur le plus rusé et insaisissable d’entre eux, Totoche. Au cœur de la féérique Sologne, aux côtés du braconnier, grand amoureux de la nature, Paul va faire l’apprentissage de la vie mais aussi celui de la forêt et de ses secrets. Un secret encore plus lourd pèse sur le domaine, car Paul n’est pas venu là par hasard…
La critique :
Nicolas Vanier vante une nouvelle fois la beauté de la nature à travers son nouveau film, tourné dans la région qui l’a vu grandir, la Sologne. En adaptant son roman sur grand écran, le réalisateur nous partage ici une histoire très accessible et pleine (d’un peu trop) de candeur, où la nature luxuriante et les bons sentiments sont rois.
"L’École Buissonnière" n’est certainement pas un film qui fait dans l’originalité, et encore moins dans l’audace. Il s’agit ici d’une histoire toute gentille, où l’on suit les aventures d’un petit garçon orphelin, tout juste confié à un couple en Sologne, découvrant dès lors la vie de famille, les responsabilités, les lois de la nature, mais surtout sa propre histoire. Buté, curieux, et au destin tout tracé, ce jeune homme vivra ici une aventure initiatique où les sentiments humains côtoient leur bêtise, mais où seul le bon côté subsistera, malgré les aspérités qu’il rencontrera.
À travers cette histoire se déroulant dans les années 1930, il ressort une pointe de nostalgie de la France d’époque, où le respect et la connaissance de la nature étaient primordiaux afin de pouvoir y toucher, de l’approcher, comme si cette période était maintenant révolue. Mais s’il ne cache pas un petit côté moralisateur sur le côté non-immuable de nos valeurs, le film est davantage occupé à vendre une magnifique région.
Bien qu’il s’agisse d’animaux dressés pour le cinéma, la faune ici filmée ne vous laissera pas de marbre, et vous donnera du baume au cœur. Qu’il est, en effet, sublime d’imaginer, et voir vagabonder une nature intacte dans une flore aussi flamboyante. Nicolas Vanier filme ainsi sa région de manière amoureuse, respectueuse, mais sans doute un peu trop, avec, aussi, une vision un peu obsolète.
Choisi à l’issue d’un casting national, le petit Jean Scandel épate d’assurance pour un premier rôle, surtout face aux grands acteurs auxquels il donne la réplique, tels que François Berléand, Éric Elmosnino ou François Cluzet. Globalement, le casting permet à cette histoire de gagner en émotions par la justesse de son jeu, mais à vrai dire au service de personnages à l’écriture téléphonée, caricaturale. Mais ce récit d’enfance et d’éveil à la nature, que nous dévoile le film, mérite à lui seul le déplacement.
Bande-annonce :