➡ Vu au cinéma Le Churchill des Grignoux - Sortie du film le 01 novembre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- "Jeune Femme " est le scénario de fin d’études et premier long-métrage de Léanor Seraille ;
- Caméra d’or au dernier Festival de Cannes, soit le prix du meilleur premier film.
Résumé : Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.
La critique
Le cinéma francophone aime présenter une photographie de la jeunesse actuelle, entre recherche d’identité, questionnements quelconques, projets, rêves, etc. Il s’agit-là d’un thème récurrent, tant il y a matière à faire en ce qui concerne la manière d’appréhender et de vivre dans notre société actuelle, que l’on soit jeune, adolescent, adulte, ou plus âgé. La preuve en est, le Festival de Cannes a récompensé en mai dernier le premier film de la réalisatrice Léonor Serraille, intitulé "Jeune Femme", soit le portrait de Paula, une... jeune femme revenue fraîchement à Paris après un long voyage et une histoire d’amour qui aura duré dix ans.
La vraie bonne raison de se rendre dans les salles pour découvrir ce premier film, c’est bien pour son actrice principale, Laetitia Dosch, qui porte littéralement ce film sur ses épaules, tant son interprétation illumine ce film. Paumée, pas franchement sympathique, extrêmement directe, parfois insolente, elle incarne un personnage haut en couleur, avançant, pas à pas, vers le chemin de sa reconstruction, tout en se fixant une liberté de vie à toute épreuve, plutôt qu’une remise en question.
S’il s’agit d’un portrait, on pourrait davantage parler d’errances, ici d’un être en solitude, confronté à lui-même, et donc à la débrouillardise, avec le poids que peut porter sa personnalité sur ses choix, et sur le monde qui l’entoure, et inversement.
Pour un premier film, "Jeune Femme" tient largement la route par la richesse de son personnage principal, plutôt que par sa mise en scène. En effet, celle-ci privilégie une succession de va-et-vient de Paula dans la Ville Lumière, sans que le précédent n’ait de conséquences sur le suivant. Les pérégrinations de Paula tournent ainsi souvent en rond, et affichent un côté parfois anecdotiques sur son évolution. Si ce n’est à la toute fin du film, où les choses commencent à bouger et que certains déclics se font dans la tête de notre héroïne moderne, on suit là une multitude de scènes où le temps passe, mais où les longueurs se suivent, et cela à cause du caractère non-absolu de ses faits et gestes directs sur sa vie. Certes, toutes ses péripéties l’aident à avancer, mais à l’écran, cela ne se ressent pas automatiquement, sans doute à cause de son caractère insaisissable, duquel ressort une capacité à intérioriser son vécu. Mais il manque quand même ici une (ou des) scène(s) digne(s) de son personnage, où toute l’ampleur de sa personnalité aurait pu nous marquer.