➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 04 octobre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- second film de Raoul Peck à sortir sur nos écrans cette année après son documentaire "I’m Not Your Negro", candidat à l’Oscar du Meilleur documentaire en 2017 dans lequel il retraçait les luttes sociales d’Afro-Américains célèbres lors de ces dernières décennies ;
- le film a notamment été tourné à... Namur, en Belgique !
Résumé : 1844. De toute part, dans une Europe en ébullition, les ouvriers, premières victimes de la “Révolution industrielle”, cherchent à s’organiser devant un “capital” effréné qui dévore tout sur son passage.
Karl Marx, journaliste et jeune philosophe de 26 ans, victime de la censure d’une Allemagne répressive, s’exile à Paris avec sa femme Jenny où ils vont faire une rencontre décisive : Friedrich Engels, fils révolté d’un riche industriel Allemand.
Intelligents, audacieux et téméraires, ces trois jeunes gens décident que “les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, alors que le but est de le changer". Entre parties d’échecs endiablées, nuits d’ivresse et débats passionnés, ils rédigent fiévreusement ce qui deviendra la “bible” des révoltes ouvrières en Europe : “Le manifeste du Parti Communiste”, publié en 1848, une œuvre révolutionnaire sans précédent.
La critique
Comme son titre l’indique, ce film engagé revient sur la jeunesse de Karl Marx, avant qu’il ne devienne le théoricien révolutionnaire, socialiste, et communiste allemand que l’on connaît tous, et dont on a au moins entendu parlé durant sa scolarité. Par une approche façon biopic et documentaire, Raoul Peck nous immerge dans la transformation fondamentale de cet homme communiste qui parlait pour le peuple, et contre la société capitaliste, ayant conduit à la naissance d’une courant de pensée inspirés de ses travaux, soit le marxisme.
À première vue, c’est tout l’aspect de la reconstitution d’époque qui satisfait amplement le spectateur dans ce film biographique franco-germano-belge. Que ce soient les maquillages, les costumes, les décors, ou encore la photographie de Kolja Brandt, on est clairement dans un biopic ayant du charme. Ensuite, on ne peut que souligner la beauté de la richesse des langues qui y sont parlées, à savoir l’Anglais, l’Allemand et le Français. En effet, rarement ces trois langues, en même temps, ne sont aussi bien entendues à l’oreille !
Pour ainsi dire, "Le Jeune Karl Marx" est une œuvre soignée, très respectueuse de son contexte narratif espace-temps.
Le casting, lui, porte sur ses épaules le jeune Marx et son entourage avec conviction, tout en y accordant une place de choix à la femme, en la personne de l’épouse de Marx.
C’est que le film a bien des choses à revendre, et à dire, tout au long de ses deux heures. D’ailleurs, il n’est pas toujours aisé d’en comprendre tous ses dialogues pointilleux, et successifs, aux enjeux politiques défendus. Les idées globales y sont acquises, mais à force d’aligner les discours et noms de personnages dans leurs lignes, on s’y perd un peu.
Cependant, le film n’est pas à déconseiller aux spectateurs qui redoutent l’approche politique d’un film, tant celui-ci respecte une certaine ligne de conduite classique dans sa mise en scène, soit le combat et la naissance d’un homme, philosophe, inspiré et inspirant, et les événements en découlant, jusqu’à la rédaction de l’œuvre qui accompagnera les multiples révoltes ouvrières en Europe, soit le "Manifeste du Parti communiste".
Bande-annonce :