➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 18 octobre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- présenté en sélection officielle lors du dernier Festival de Cannes, et reparti avec le Prix du meilleur compositeur de la compétition officielle pour Oneohtrix Point Never.
Résumé : Un braquage qui tourne mal… Connie réussit à s’enfuir mais son frère Nick est arrêté. Alors que Connie tente de réunir la caution pour libérer son frère, une autre option s’offre à lui : le faire évader. Commence alors dans les bas-fonds de New York, une longue nuit sous adrénaline.
La critique
Un braquage, une nuit, une cavale, une tentative d’évasion : "Good Time" est un petit bijoux qui se vie et se déguste sur le vif, installant son intrigue dans l’urgence.
Présenté en sélection officielle à Cannes en mai dernier, le film des frères Safdie aurait très bien pu en repartir avec le Prix de la mise en scène, tant ce qu’ils nous proposent dégage une irrésistible ambiance, où le Queens (et ses environs) est un personnage à part entière. La caméra y est tantôt intrusive, filmant les visages au plus près, lançant passer les émotions par le regard plutôt que la parole, et tantôt éloignée, façon courses-poursuites filmées depuis les airs. L’image, elle, y est granuleuse (plans en 35mm), et les couleurs éclatantes. Visuellement, "Good Time" est une expérience alléchante, où pop et rétro se croisent à chaque coin de rue.
Il n’est pas nécessaire ici d’aller plus loin que les quelques lignes résumant ce polar, puisque "Good Time" n’a pas la prétention de raconter une histoire qui restera dans le temps, mais bien une histoire qui se vit dans le moment "présent", allant de pair avec l’imprévisibilité de son scénario. Aussi, le film met en lumière toute l’incrédulité face à l’adrénaline, et la puissance incassable des liens fraternels.
Robert Pattinson y incarne sans doute son meilleur rôle, soit celui d’un délinquant naïf et incapable d’arriver à ses fins, tandis que Ben Safdie (l’une des deux réalisateurs) y interprète son frère handicapé, n’ayant pas le bénéficie de réfléchir à ce qu’il fait, face à un pareil frère, influent et omniprésent.
S’il y a bien une autre raison de rentrer dans une salle de cinéma pour découvrir l’univers esthétique des frères Safdie, c’est pour la bande-originale du film, signée ici par Oneohtrix Point Never, faisant des étincelles par ses sonorités électroniques, parsemées de synthétiseurs vintage. D’ailleurs, pas un seul pont entre deux péripéties sur des plans différents ne succombe à cette déferlante auditive, qui ravira les amoureux de musique.
Lien vers la critique de Charles