➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 20 septembre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- nouvelle adaptation du roman écrit par Thomas P. Cullinan du même titre, et déjà mis en scène en 1971 par Don Siegel, avec dans le rôle principal du soldat un certain Clint Eastwood ;
- Prix de la mise en scène lors du dernier Festival de Cannes.
Résumé : 1896, en pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.
La critique
Les fans de Sofia Coppola attendaient son nouveau film avec impatience, étant donné qu’ils lui reprochaient une filmographie récente plutôt décevante, alors qu’on lui devait notamment "Virgin Suicides" ou encore "Lost In Translation". Récompensé pour sa mise en scène à Cannes, "Les Proies" n’est autre qu’une nouvelle adaptation du roman du même titre écrit par Thomas P. Cullinan, déjà adapté au cinéma en 1971 par Don Siegel, avec Clint Eastwood dans le rôle-titre.
D’emblée, c’est la photographie de Philippe Le Sourd qui frappe dans son nouveau film. Parfaitement intégrée à ce huit-clos, l’image se veut imprégnée de chaleur ambiante, de fumées, et appuyant le sentiment de tension (sexuelle, et de peur) des personnages. Les décors naturels de Madewood, en Louisiane, entourant la demeure d’une végétation luxuriante, renforcent également l’isolement de l’intrigue, alors que la guerre de Sécession fait rage à quelques champs de là. Les costumes et les maquillages sont aussi très réussis, et affichent la stature de la femme dans tous ses états (on est ici dans un internat pour jeunes filles). Dans l’ensemble, c’est vrai que la mise en scène est particulièrement généreuse, et va de pair avec la période durant laquelle se déroule cette histoire. Mais de là à dire qu’elle méritait un prix, on n’en est pas sûr, étant donné qu’elle se veut tout de même très classique, et surtout indispensable pour ce genre de film.
D’un point de vue du scénario, Sofia Coppola s’est détachée du bouquin, et donc de l’adaptation de 1971, en faisant du seul homme de l’histoire non plus le bourreau, mais bien la victime. De plus, certaines scènes clefs manquent à l’appel... Et malheureusement ici, la sauce ne prend pas. Alors que s’installe devant nos yeux un ballet de séduction, le récit met une plombe à démarrer, tandis que la goutte faisant déborder le vase, venant d’un jeu du chat et de le souris suspicieux, se révèle être davantage un mal entendu qu’un réel acte de danger, tandis que le bouquet final, expédié, arrive beaucoup trop vite. Certes, c’est très joli à regarder, mais d’un ennui...
Malgré son casting quatre étoiles, la psychologie des personnages n’est pas assez exploitée, ne nous permettant pas d’en ressentir de l’empathie. Pire encore, on a l’impression, à divers moments de confrontation, d’assister à des scènes de théâtre, ce qui a l’art de rendre le tout désuet.
Bande-annonce