➡ Vu au cinéma Caméo des Grignoux - Sortie du film le 06 septembre 2017
Signe(s) particulier(s) :
- basé sur l’histoire authentique de la peintre folklorique canadienne Maud Lewis, souffrant de polyarthrite rhumatoïde, décédée en 1970, et restée pauvre toute sa vie, mais dont les œuvres sont aujourd’hui vendues aux enchères, elle qui fut connue de par le monde.
Résumé : L’histoire d’amour improbable entre une femme arthritique et un pêcheur solitaire et renfermé qui l’a engagée pour faire son ménage. En réalité, Maudie se révèle une piètre ménagère ; au lieu de nettoyer, elle passe son temps à recouvrir les murs de peintures vivaces et colorées...
La critique
Dans la catégorie des biopics, "Maudie" y trouve toute sa place. Malgré le classicisme de sa mise en scène, le film nous raconte le destin hors du commun de cette femme ayant vécu une partie de vie comme une incapable aux yeux de ses (seuls) proches encore en vie, alors que ses mains renfermaient un don hors du commun, malgré l’arthrite qui les rongeaient.
Économiquement pauvre, mais artistiquement riche, elle vécut alors au crochet d’un homme qu’elle épousa, Everett, elle qui put ainsi peindre aussi souvent que sa condition lui permettait, tandis qu’il la soutenait et l’encourageait.
Si le film n’a pas été tourné à Marshalltown, en Nouvelle-Écosse, là où elle vécut, les décors et paysages naturels de Terre-Neuve, au Canada, restent un endroit de choix, surtout lorsqu’ils sont filmés au fil des saisons. La photographie de Guy Godfree fait ainsi quelques miracles, avec de magnifiques couleurs du ciel, où les champs d’un côté, et la mer de l’autre, ne sont qu’à portée de regard.
Dans le rôle de Maud Lewis, on retrouve l’actrice anglaise Sally Hawkins, habitée par son rôle, elle qui se courbe, boîte ou encore peint comme si elle souffrait véritablement du mal dont Maud souffrait... Avec ses mimiques et son sourire en coin, elle illumine avec respect le visage de la femme "heureuse" qu’elle interprète.
Alors qu’on la retrouvera dans le prochain Guillermo del Toro, "The Shape Of Water", déjà récompensé à la Mostra de Venise de Lion d’Or, elle amène à ce film la puissance qui manque au récit. De l’autre côté, Ethan Hawke (Everett) fait pâle figure dans le rôle de son mari, lui qui passe son temps à ronchonner, à s’apitoyer sur sa petite personne, n’ouvrant pas les yeux sur ce qui l’entoure. Si ce n’est dans la toute fin du film, son personnage ne cessera d’être irrespectueux, insupportable, voire inintéressant. Si le véritable Everett fut comme tel, alors il ne la méritait pas !
Parsemé de quelques répliques faisant mouche, "Maudie" traite également de la différence, et de la peur du regard des autres, mais (étonnement) pas du côté logique des choses, puisque c’était Everett qui en souffrait davantage que son épouse... Il faudra ainsi aller bien plus loin que leur relation physique et verbale (voire creuser parfois) pour ressentir tout l’amour qui les liait.
Bande-annonce