Synopsis : Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison…
Acteurs : Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig, Riley Keough, Seth MacFarlane, Hilary Swank, Katie Holmes, Brian Gleeson, David Denman, Katherine Heigl.
Logan Lucky n’est pas le film du siècle au sujet du casse du siècle, mais l’on prend beaucoup de plaisir à le voir, notamment du fait de son casting dont certains acteurs sont en contre-emploi. Comme résumé en tête d’article, nous sommes en mode Ocean’s Eleven chez les redneck, qui serait, à défaut d’une suite à Ocean’s Twelve en 2004 et Ocean’s Thirteen en 2007, un clin d’oeil à la saga.
C’est donc l’histoire d’un braquage organisé par deux frères Jimmy (Channing Tatum) et Clyde Logan (Adam Driver). Celui-ci devrait être cool pendant une période de sécurité minimale sur le circuit automobile où Jimmy travaillait et a été renvoyé. C’est qu’au niveau santé, ces frères ne sont pas au top : pour l’un la claudication sera un handicap tandis que l’autre ne peut prendre une tâche à bras le corps ! Toutefois, à deux, ils ne pourront s’en sortir sans l’aide d’un casseur célèbre de coffres-forts, Joe Bang (Daniel Craig)... Tout le problème est qu’il est emprisonné et ne pourra sortir avant cinq mois. Et tout le plaisir est de découvrir Daniel Craig aussi blond que ne l’est Javier Bardem dans le rôle de Tiago Rodriguez alias Raoul Silva dans Skyfall (2012). On se doute bien que l’enjeu sera de le faire sortir de la prison. Une difficulté apparaitra très vite, c’est que la date initialement prévue doit être avancée et que plutôt que d’un casse lors d’une course "pépère", celui devra avoir lieu durant la course légendaire de NASCAR Coca-Cola 600 sur le circuit du Charlotte Motor Speedway en Caroline du Nord, durant le Memorial Day1,2 [1]. Autant dire que toutes les conditions sont réunies pour que cela foire !
Nous sommes clairement dans le registre de la comédie et Soderbergh lorgne parfois du côté des frères Coen... mais fait du Soderbergh ! Sans rien dévoiler de l’intrigue pour ne pas gâcher le plaisir, sachez que l’on aura droit à un montage très découpé avec de très nombreuses ellipses. L’on passe d’un plan et d’une situation à l’autre sans aucune transition. Ce sera au spectateur de combler les trous et d’imaginer... mais ce sera aussi au réalisateur de terminer ses deux heures de film bien tassées par des flashbacks "explicatifs", comme justement dans les Ocean’s. Si vous aimez, vous ne serez pas dépaysé ; en revanche, si vous n’appréciez pas trop, vous remarquerez qu’en revenant au grand écran, Soderbergh a gardé quelques-unes de ses habitudes.
C’est donc un film de casse très soderberghien qu’il nous propose, sans grande invention. Rien de neuf donc : il y a les sous-intrigues (ainsi avec un présentateur de télévision ou le directeur de la prison "modèle" pour qui il ne se passe rien dans celle-ci) , les rivalités, la complicité, l’enquête policière, la famille de « bras cassés » qui n’a pas de chance, etc. Toutefois, le casting impeccable avec certains acteurs en total contre-emploi (et certaines "gueules") donne une dimension jouissive à Logan Lucky que beaucoup apprécieront.
Bande-annonce :