Synopsis : Les Etats-Unis, dans un futur proche. Mae est engagée chez The Circle, le groupe de nouvelles technologies et de média sociaux le plus puissant au monde. Pour elle, c’est une opportunité en or ! Tandis qu’elle prend de plus en plus de responsabilités, le fondateur de l’entreprise, Eamon Bailey, l’encourage à participer à une expérience révolutionnaire qui bouscule les limites de la vie privée, de l’éthique et des libertés individuelles. Désormais, les choix que fait Mae dans le cadre de cette expérience impactent l’avenir de ses amis et de ses proches.
Acteurs : Tom Hanks, Emma Watson, Ellar Coltrane, John Boyega, Karen Gillan, Poorna Jagannathan, Bill Paxton, Glenne Headly, Patton Oswalt
Du livre...
Au départ, il y a le livre The Circle (Le Cercle) publié par Dave Eggers en 2016 et que son éditeur présente ainsi :
Quand Mae Holland est embauchée par le Cercle, elle n’en revient pas. Installé sur un campus californien, ce fournisseur d’accès Internet relie les mails personnels, les réseaux sociaux, les achats des consommateurs et les transactions bancaires à un système d’exploitation universel, à l’origine d’une nouvelle ère hypernumérique, prônant la civilité et la transparence. Alors que la jeune femme parcourt les open-spaces, les immenses cafétérias en verre, les dortoirs confortables pour ceux qui restent travailler le soir, la modernité des lieux et l’intense activité la ravissent. On fait la fête toute la nuit, des musiciens célèbres jouent sur la pelouse, des activités sportives, des clubs et des brunchs sont proposés, et il y a même un aquarium contenant des poissons rares rapportés par le P.-D.G.
Mae n’en croit pas sa chance de travailler pour l’entreprise la plus influente qui soit - même si le campus l’absorbe entièrement, l’éloignant de plus en plus de ses proches, même si elle s’expose aux yeux du monde en participant au dernier projet du Cercle, d’une avancée technologique aussi considérable qu’inquiétante.
Ce qui ressemble d’abord au portrait d’une femme ambitieuse et idéaliste devient rapidement un roman au suspense haletant, qui étudie les liens troubles entre mémoire et histoire, vie privée et addiction aux réseaux sociaux, et interroge les limites de la connaissance humaine.
... au film
The Circle est déjà sorti de l’autre côté de l’Atlantique alors que les Européens - en tout cas les Français et les Belges - devront attendre cet été pour découvrir ce film dans les salles. Ils ne doivent pas s’impatienter pour autant, car si le pitch est prometteur ils risquent d’être déçus à l’arrivée. En tout cas nous sommes moins enthousiaste que le site canadien SEQUENCES (La revue du cinéma) où André Caron donne trois étoiles au film (soit "bon") dans sa critique intitulée Les profanateurs de la vie privée (et, au passage, chapeau à notre confrère pour son titre) que nous vous invitons à lire. Il y fait quelques parallèles avec d’autres films. Malgré son analyse séduisante, il nous reste un goût de trop peu. Serait-ce dû à la fadeur du jeu d’Emma Watson ? A dire vrai, s’agissant d’une intrigue où il s’agit d’être transparent pour tous, pour tout (sauf quelques minutes dans les toilettes) le pari est alors réussi pour l’actrice qui réussit à l’être vraiment.
Il y a cette réflexion d’internautes sur Facebook : "Jadis on râlait lorsque quelqu’un consultait votre journal intime. Aujourd’hui on râle si on ne like pas les échos de sa vie intime publiés sur le mur FB". Le film c’est un peu un mixte de Nerve et de 1984 de George Orwell (1949), sauf que dans le cas présent, ce sont des hommes d’affaires - qui ont fait fortune avec leur société - qui dirigent et prennent les choses en mains et pas l’Etat. Un peu comme si Google et Facebook voulaient vous surveiller, contrôler ce que vous faites, regardez, achetez. Bien sûr que non, cela n’existe pas.. d’autant qu’ici, en plus ils ont les sénateurs et le Congrès quasiment sous contrôle. C’est que ces deux hommes qui sont à la tête de The Circle ont des informations, des images. Il n’y a pas une "Machine" comme dans Person of Interest mais simplement quelques-uns qui visent un business qui est lui sans aucune transparence... jusqu’à ce que...
Il y a bien quelques moments qui interpellent, des conflits entre les uns et les autres, une scène gênante pour les parents de l’héroïne dont le père est atteint de sclérose en plaques. Le film n’est pas déplaisant à voir mais il interpelle beaucoup moins que le livre qu’il adapte. Si le film s’oubliera probablement assez vite, on ne peut que conseiller d’aller (re)lire le roman d’origine qui marquera probablement plus les esprits. A vous de voir !