Synopsis : Le pèlerinage de Compostelle est une expérience qui attire de plus en plus chaque année. Le pèlerin est amené à dépasser ses limites et se confronter à lui-même et à son environnement. Les épreuves sont physiques mais surtout intérieures. Le réalisateur a suivi pendant 3 ans le parcours de plusieurs pèlerins. Aucun de leur chemin n’est identique. Etape après étape un nouveau rythme de vie s’installe, le chemin offre de nouvelles perceptions. Les contacts répétés avec la nature, les éléments et les autres pèlerins replacent chaque personnalité à juste place. L’alchimie du chemin opère peu à peu. Quand le pèlerin arrive enfin au terme de son périple, au cap Finistère, il brûle ses anciens vêtements face au soleil couchant. Le vieil homme disparaît pour faire naître l’homme nouveau.
Acteurs : Baptiste Sornin, Eminé Meyrem, Naidra Ayadi, Bernie Bonvoisin, Bruno Clairefond
En 2014, Freddy Mouchard réalise un documentaire « Compostelle, le chemin de la vie ». Il est projeté en France début 2015, soutenu et promu par le Pèlerin. Il sort en Belgique deux ans plus tard...
Hélas, la sortie du film sera très, voire trop confidentielle. C’est qu’il ne fera pas le poids face aux blockbusters de l’été. Il nous appartient, comme critique cinéma pour RCF en Belgique, pour Dimanche et pour Cathobel, de mettre en valeur des films qui offrent des valeurs positives et invitent l’humain, mais aussi le croyant, l’homme ou la femme en recherche de sens, à sortir des sentiers battus de la consommation de produits formatés. Si le film a, de surcroit, d’indéniables qualités cinématographiques, ce sera un plus mais ce ne sera pas indispensable pour nous, au risque assumé de nous démarquer de confrères et consœurs.
C’est le cas pour ce documentaire. Même si peu auront l’occasion de le voir, il est important d’encourager de telles démarches. Il y a quelques années, Didier, un journaliste de la RTB, décédé début 2016, nous disait que lui, agnostique, avait discuté du pèlerinage avec un soufi. Celui-ci lui avait dit que l’important n’était pas le lieu d’arrivée mais le chemin parcouru. Le film de Freddy Mouchard nous y a fait songer. Il l’a écrit, réalisé, filmé et produit ! Il est randonneur et cette aventure a duré trois ans. Il a suivi le parcours de plusieurs pèlerins dont les chemins étaient tous différents. Nous ne voyons pas les visages de ces hommes et femmes qu’il nous est seulement donné d’entendre.
Il « avait envie de faire connaître à travers un film ce que peut ressentir le marcheur qui vit l’aventure de se reconnecter au monde et à lui-même ». Il voulait « explorer le voyage intérieur de celui qui marche sur une longue période ». Et il constate que le pèlerin n’est plus le même à l’arrivée. Il se pose alors ces questions : « Comment ce changement s’opère-t-il ? Comment la perception du monde se modifie-t-elle ? ».
Freddy Mouchard filme la route, des ambiances, fait entendre des sons, des poèmes, nous montre un labyrinthe quasi mystique (ce que certains lui reprocheront). Parce qu’il n’avait rien planifié, rien prévu, il a « profité d’une grande harmonie et d’une grande satisfaction ». Chacune des rencontres a été perçue comme un cadeau. Il a dû apprendre à lâcher prise, laisser place « à l’abandon, à l’écoute, à l’inspiration ».
Son souhait « était donc de se mettre en état de percevoir ce qui était disponible. Ce film est une offrande. » Même s’il ne s’agit pas de grand cinéma, nous pouvons, nous aussi, recevoir ce cadeau et découvrir pourquoi, à l’arrivée, les pèlerins brûlent leurs vêtements, signe de renaissance et d’un avenir à construire, d’une route à reprendre !
Le site du film : http://compostelle-lefilm.com
Bande-annonce :