Synopsis : Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean, lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permettent de découvrir l’inimaginable.
Acteurs : Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener, Bradley Whitford, Caleb Landry Jones.
Il a 25 ans, il a une copine qui est blanche ! Il est noir… pardon, il est afro-américain.
Et lorsque sa girlfriend lui propose un week-end prolongé chez ses parents, il a un peu d’appréhension. Comment cela va-t-il se passer ? Comment sera-t-il reçu ? Et surtout, ses futurs beaux-parents savent-ils vraiment qu’il est noir, vraiment noir, black quoi ! Ce n’est pas la première fois qu’un tel sujet aborde le contraste et le choc entre blancs et noirs.
Le film vise à nous montrer cette tension toujours existante entre ceux-ci aux USA.
Car le peuple noir est toujours un problème chez certains Américains blancs qui voudraient chasser le noir de chez eux.
Qu’ils n’aient plus en somme de home, ou de chez soi. En somme, on les somme de sortir de chez eux (c’est d’une certaine façon le sens du titre).
C’est un grand film que nous avons découvert. Il est réalisé par Jordan Peele (dont c’est le premier film) qui est plus connu comme acteur de cinéma et surtout de télévision. Autant dire que nous avons ici la confirmation, après Moonlight, qu’il y a une vitalité dans le cinéma afro-américain. Revenons à notre couple qui va se la jouer, semble-t-il, façon Devine qui vient dîner... de Stanley Kramer (1967) car si Rose Armitage affirme que tout ira bien, que ses parents ne sont pas racistes, le sentiment de Chris Washington quand il arrive dans la luxueuse demeure de ses futurs beaux-parents est tout autre. C’est que l’attitude de la famille Armitage est étrange, mais sans plus, alors que c’est plutôt du côté des serviteurs noirs qu’il semble y avoir un problème. Comme s’ils étaient à côté de leurs pompes. Ils ont l’air affables, mais il y a un je ne sais quoi qui ne s’exprime pas bien ou de façon bizarre. L’on a quand même l’impression de se retrouver dans une grosse propriété du sud des USA pendant la période de l’esclavage et que certains d’entre eux avaient un régime de faveur au sein de la maison en étant très proches de leurs « maîtres » !
Le film peut être classé comme film d’horreur sans pourtant s’y laisser enfermer. Il échappe à cet univers, sort de ce cadre, de ce genre pour s’ouvrir à bien plus : thriller, suspens, romance, drame, angoisse… et parfois même d’humour. Et le tout avec un « petit budget ».
Il y a certes un peu de gore, mais sans plus. Tout l’art du réalisateur est de jouer avec toutes ces ambiances pour nous proposer un petit bijou totalement inattendu. Le spectateur ne sautera pas de son fauteuil grâce à des artifices communs aux films de genre, mais s’obligera à relire les événements et les situations. Il lui faudra accepter les postulats techniques et scientifiques du scénario, mais la question de la "vraisemblance" est totalement secondaire par rapport au propos de ce film dont la fin est jubilatoire jusque dans ses excès et rappellera à chacun qu’il doit toujours être attentif à ses amis, que possession ne veut pas dire propriété. Enfin, il prendra conscience que certains sont toujours prêts à faire beaucoup pour la famille, quitte à expulser des habitants de leurs maisons.
Bande-annonce :