Synopsis : Dans la petite école communale d’une ancienne cité minière, des élèves issus de l’immigration terminent leur cycle d’études primaires avec Brigitte, une institutrice dont l’enthousiasme bienveillant prépare ces écoliers à s’épanouir dans un monde en mutation. Le film suit le parcours scolaire de ces petits-enfants de mineurs, majoritairement musulmans, et la plupart d’origine turque. Alors que certains de leurs aînés font le choix d’un repli identitaire, ce film met en lumière la manière dont les enfants cherchent à se construire et à donner un sens à leur vie. Il saisit leurs doutes et leurs réflexions lors des attentats terroristes et face au harcèlement sur les réseaux sociaux.
Présentation officielle : Ode à la vie, narrée par la voix des enfants, ce documentaire révèle surtout leurs espoirs et leur vision du futur. Il capte la spontanéité, le plaisir d’être, la fin d’un temps d’insouciance avec ses fragilités.
Le film tisse ainsi les liens entre passé, présent et futur et dessine un sens du bonheur possible, au sein de l’école et de la société.
Le Carolo-Liégeois Thierry Michel à qui nous devons l’excellent documentaire L’homme qui répare les femmes, la colère d’Hippocrate, s’est associé à un autre Liégeois, Pascal Colson pour planter sa caméra dans une classe de sixième primaire des environs de Cheratte. Quittant les terres africaines pour s’attacher à son pays, sa région, le titre qu’il donne à son film n’est pas un hasard ! C’est qu’il porte la majuscule du nom d’un charbonnage fermé depuis quarante ans, mais aussi d’une école homonyme. Là il va dresser le portrait d’enfants, majoritairement issus du milieu turc. Leurs grands-parents venaient de là-bas pour travailler dans les mines belges. Les réalisateurs suivent ces enfants, en dressent le portrait... au sens figuré et un peu au sens propre puisque les enfants sont interrogés à plusieurs reprises face caméra.
Ce film est aussi le portrait d’une institutrice, Brigitte Waroquier. Totalement engagée et enthousiaste, n’ayant pas sa langue en poche, prompte à faire grandir les enfants, mais aussi à les confronter au réel, à la réalité, au choc des cultures, à leurs impensés, notamment en matière religieuse. Visitant notamment les anciens charbonnages, mais aussi des ainés, leurs aïeux pour les interroger sur leurs racines, sur les raisons de leur exode. C’est donc aussi le portrait de l’immigration.
Ce portrait, c’est une toile, une bannière tissée entre deux cultures, la Turquie et ici. C’est la découverte des racines, des grands-parents, mais aussi le portrait d’une identité musulmane, mais pas seulement et pas univoque, qui se construit entre un donné, un reçu que l’on croit (ou pas totalement) et une culture autre dans laquelle on s’insère tant bien que mal. Et cela, tout au long d’une année de scolarité ! Lieu de transition entre le primaire et le secondaire... si l’on réussit. Impasse pour l’enfant qui échoue et est convié à refaire l’itinéraire avec la même institutrice et d’autres enfants. L’on sort ému de la vision du film qui invite à jeter un autre regard sur l’autre... Et par les temps qui courent c’est... diablement important !
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Bande-annonce :