Synopsis : L’histoire vraie de Jan Zabinski, gardien d’un zoo de Varsovie, et de son épouse Antonina, qui sauvèrent 300 juifs emprisonnés dans le ghetto de Varsovie suite à l’invasion des Nazis.
Acteurs : Jessica Chastain, Johan Heldenbergh, Daniel Brühl, Iddo Goldberg.
The Zookeeper’s Wife est l’adaptation d’une histoire vraie ou plutôt d’un roman homonyme de Diane Ackerman publié en 2007 (et pas – encore ? – traduit en français au moment de la rédaction de cet article) et qui relatait une histoire vraie, celle des époux Żabiński qui cachèrent des juifs rescapés du ghetto de Varsovie.
Leurs actions ont dû être exemplaire puisqu’ils ont été honorés par le Yad Vassem en 1968. Il est cependant probable que des aspects de l’histoire ont été romancés. Ainsi l’intrigue amoureuse ou pseudo-amoureuse entre Antonina et Lutz ou encore l’histoire de la jeune Ursula, violée, et jouée par Shira Haas. Simple supposition car faute d’avoir lu le livre, il est difficile de préciser si ces ajouts proviennent des scénaristes du film ou du roman.
Par ailleurs, la réalisatrice néo-zélandaise Niki Caro fait la part belle à Antonina Żabiński interprétée par la flamboyante Jessica Chastain. Et l’adjectif convient parfaitement, non pour sa chevelure – quoique ! – mais surtout pour sa présence à l’écran qui illumine de nombreuses scènes. Si les fans de l’actrice seront ravis par son interprétation et sa présence à l’écran (après l’avoir déjà appréciée dans Miss Sloane) d’autres pourront trouver que l’actrice est si présente à l’écran qu’elle dessert presque son personnage. Là où dans Miss Sloane cette flamboyance convenait bien à son personnage de lobbyiste, ici, l’actrice crée presque un halo qui surcharge son rôle et probablement à son corps défendant. Cependant que cela n’empêche pas d’apprécier ce film qui raconte une histoire à laquelle on ne peut qu’adhérer.
Le film est assez « conventionnel », « américain » dans sa mise en avant des bons sentiments et des difficultés que les protagonistes rencontrent. On notera – évidemment – l’emploi de la langue anglaise « universelle » par tous les intervenants tout en s’étonnant de quelques exclamations en allemand (achtung !). De même que l’âge de Ryszard Żabiński (le fils du couple Żabiński) pose question en matière de crédibilité lorsqu’il est jeune adolescent… (joué par Val Maloku), l’âge où la morphologie change en deux ans alors même que l’on avait un autre acteur pour son rôle comme enfant (joué par Tim Radford). Il faut donc faire « comme si » en se disant qu’il y a bien des acteurs qui jouent un rôle sur une durée de 45 ans ! Si les belges seront heureux et peut-être flattés de découvrir l’acteur désormais célèbre Johan Heldenbergh (La Merditude des choses, Alabama Monroe, Belgica) dans le rôle de Jan Żabiński, c’est un autre acteur remarquable que l’on remarquera dans le film. Il s’agit de Daniel Brühl qui joue le rôle de l’antagoniste Lutz Heck, directeur du zoo de Berlin et qui deviendra un des responsables du ghetto ou du moins proche d’eux. Si celui-ci est connu pour avoir tenté de recréer une race disparue, l’auroch … ce serait dans les années 1920 (et donc pas durant la Guerre comme le film le présente) il a bien pris part au pillage du zoo de Varsovie en volant les animaux les plus précieux pour les remettre dans des zoos allemands.
Malgré sa facture très classique on ne peut que recommander ce film qui fait découvrir de vrais héros – fut-ce avec un peu de sauce à l’américaine - au quotidien, tout en rappelant au spectateur que la guerre a un coût en vie. Humaines ! Et, finalement, pas que !