Synopsis : Un groupe d’explorateurs plus différents les uns que les autres s’aventurent au cœur d’une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong… (Un prequel à "King Kong", qui raconte comment le gorille est devenu le roi de Skull Island).
Acteurs : Tom Hiddleston, Brie Larson, Samuel L. Jackson, Corey Hawkins, Toby Kebbell, John Goodman, John C. Reilly.
En mettre plein la vue !
Fallait-il faire une énième version de King Kong ? Probablement pas et l’on conviendra que celle-ci est probablement avant tout « commerciale », deuxième volet d’une trilogie commencée avec Godzilla et la suite annoncée qui réunira les deux créatures. Si cela n’apporte rien à la saga et au cinéma, le film se laisse voir sans déplaisir, car il (se) joue des codes du genre tout en les assumant (NB : la vision en Imax 3D est un plus !).
Nous sommes dans un film d’aventure, version bande dessinée, qui mêle des univers à la Tintin et d’autres à la Bob Morane. On pensera aussi à Jurassik Park et ses suites puisque l’île que le spectateur découvrira permet de découvrir bien d’autres créatures que Kong, toutes en version XXL.
Kong Skull Island lorgne même du côté « politique » (mais ne soyons pas dupes, ce sera analogue à la philosophie de comptoir) en insérant au début du film des images d’archives en lien avec la montée en puissance de l’armée US et du pouvoir de destruction et une critique de la guerre du Vietnam. Celle-ci vient à peine de se terminer quand les protagonistes du récit vont se mettre en route pour partir à la découverte d’une ile mystérieuse (l’action se situe juste après le retrait des troupes américaines au Vietnam, en 1973).
Des références assumées
Il faut noter aussi de nombreuses allusions et références à Apocalypse Now (sans le comparer à celui-ci qui est d’un tout autre niveau). Autant donc partir à la conquête de ce film sans lui demander plus que ce qu’il ne peut donner. Ce sera la meilleure façon d’en profiter au maximum. Et maxi, c’est vraiment le cas de l’écrire, car toutes les créatures, tous les monstres (mais le sont-ils tous ?) sont de taille gigantesque. Et l’on doit ici à la magie des effets spéciaux d’avoir intégré ces créatures dans de nombreux décors « réels » puisqu’une partie importante du tournage s’est déroulée au Vietnam ! Bien plus, ces « animaux fantastiques » volent carrément la vedette à la belle brochette d’acteurs qui incarnent leurs personnages sans exagération, trouvant le ton et la pose justes pour être qui le bon, qui le méchant, qui la bonne face à la brute (certes parfois en mode sur-jeu/BD mais jamais caricatural) ! Néanmoins, serait-ce spoiler que d’annoncer que les "personnages" les plus "humains" ne sont pas ceux que l’on croit ?
Pour aller plus loin... (risque de spoilers !)
Cliquez sur les liens pour déplier et lire (source : dossier presse)
Les interdits culturels en pleine nature !
Enfin, le king... "Kong" de trente mètres de haut en jette en matière de puissance et de virilité... même si les normes de pudeur made in US en feront un être asexué dont on se demande même si ce qui apparaît alors comme un très gros nounours pour bébé a même les moyens d’évacuer la nourriture ! On suppose qu’il était impossible de le doter d’attributs [comme ce fut le cas en animation pour Tarzoon (la honte de la jungle)] ou de lui donner un pagne !!! Le point est relevé ici alors que c’est complètement inutile, mais qui peut interpeller s’agissant d’un film qui compte une aventure qui se passe en pleine nature, en principe totalement vierge d’humains... comme si la culture venait ici peser de tout son poids... Curieux que l’on puisse cacher "cela" à l’écran et montrer des scènes d’une extrême violence (même si l’aspect BD peut les atténuer un peu). C’est en quelque sort la même norme pudibonderie que celle qui régit Facebook et consorts !
Un dernier conseil : restez jusque la fin. Nous sommes en mode Marvel... il y a une scène après le générique, avec même un dialogue qui peut être entendu à un double niveau et notamment donc à celui qui est resté dans le noir !