Synopsis : Malgré un début de carrière d’écrivain prometteur, Ryota accumule les désillusions. Divorcé de Kyoko, il gaspille le peu d’argent que lui rapporte son travail de détective privé en jouant aux courses, jusqu’à ne plus pouvoir payer la pension alimentaire de son fils de 11 ans, Shingo. A présent, Ryota tente de regagner la confiance des siens et de se faire une place dans la vie de son fils. Cela semble bien mal parti jusqu’au jour où un typhon contraint toute la famille à passer une nuit ensemble… (ci-contre, le réalisateur).
Acteurs : Abe Hiroshi, Yoko Maki, Kirin Kiki, Satomi Kobayashi
Hirokazu Kore-Eda explore des thèmes qui lui sont coutumiers : la famille et en particulier la paternité. Qu’est-ce qu’être père ? Comment l’être ? Avec Tel père, tel fils il abordait cette question par le biais de la filiation et de l’éducation. Sont-ce les gènes ou l’éducation qui font un fils (et, en corollaire, un père) ?
Ici, sur fond d’un tempête (un typhon) annoncée, le réalisateur aborde la paternité sous un autre angle. Comment être père lorsque le couple est dissocié et que l’on n’a plus la garde de son enfant que l’on ne peut voir son fils qu’à de rares moments ? Comment être père lorsque l’on est un loser, en tout cas pour l’ex-épouse ? Et quand on est loser et que l’on fait tout pour le rester en jouant aux courses le peu que l’on gagne... comment regagner la confiance ?
Le réalisateur prend son temps pour nous amener à la tempête en nous présentant les différents protagonistes, en particulier une aïeule (l’actrice Kirin Kiki) qui voudrait voir se réunir l’homme, la femme et l’enfant (Shingo, joué par le très jeune et excellent Yoshizawa Taiyo). Ce qu’elle fera ou tentera de faire lors du fameux typhon annoncé.
Comme toujours chez Kore-Eda, les acteurs, bien choisis, sont au top de l’interprétation et habitent leurs personnages. Chacun semble être enfermé dans la bulle de son destin, chacun a des rêves différents qui pourraient être des cauchemars pour les autres. Ainsi l’ex-épouse qui veut garder son autonomie et n’envisage pas de refaire sa vie avec un romancier raté. Celui-ci pourra-t-il écrire le récit de sa vie ? La tempête lui sera-t-elle favorable ? Comment devenir adulte finalement alors même que ses défauts l’en empêchent ? Le spectateur sera probablement en empathie avec cet homme qui semble rater toutes les occasions. Perdant au jeu, volant ou tentant de voler l’argent de sa mère...
Si la tempête physique tarde à venir, la tempête n’est-elle pas dans la tête de ce père divorcé alors que tout semble paisible aux alentours ?
Enfin, j’avoue que le film a plus parlé à la tête qu’au coeur, dès lors, pour en savoir plus, je vous invite à lire la critique enthousiaste d’Olrik sur le site Bulles de Japon.
Vous pouvez également cliquer sur le lien ci-après pour lire quelques notes, extraites du dossier presse :
Bande-annonce (VO)