Synopsis : Samuel vit sa vie sans attaches ni responsabilités, au bord de la mer sous le soleil du sud de la France, près des gens qu’il aime et avec qui il travaille sans trop se fatiguer. Jusqu’à ce qu’une de ses anciennes conquêtes lui laisse sur les bras un bébé de quelques mois, Gloria : sa fille ! Incapable de s’occuper d’un bébé et bien décidé à rendre l’enfant à sa mère, Samuel se précipite à Londres pour tenter de la retrouver, sans succès. 8 ans plus tard, alors que Samuel et Gloria ont fait leur vie à Londres et sont devenus inséparables, la mère de Gloria revient dans leur vie pour récupérer sa fille…
Acteurs : Omar Sy, Clémence Poésy, Antoine Bertrand, Karl Farrer, Gloria Colston.
En résumé : Un film qui dit des choses graves sur le ton de l’humour et de la comédie. Malheureusement, la partie dramatique est lourde et pompeuse dans sa "morale" et le film tombe (involontairement ?) dans de très nombreux clichés, ajoutant même un inutile et improbable "homo de service" dans l’histoire. Cependant, les fans d’Omar Sy (dont le seul nom assurera les entrées en salle pour ce téléfilm, pardon, le film !) et de Clémence Poésy apprécieront probablement. Toutefois, ils auront l’occasion de découvrir à une jeune actrice canadienne, néophyte et pleine de talent, Gloria Colston.
Nous sommes mauvais juge pour critiquer les comédies françaises qui ne sont pas habituellement notre tasse de thé (et le jeu de mots est presque involontaire pour traiter d’un film dont la majorité de l’action se déroule à Londres). Tout est écrit dans le scénario qui nous propose une histoire qui semble bien faite pour se cantonner dans le domaine de la comédie. Et c’est là que tout coince ! Le prologue et l’épilogue du film placent celui-ci, par le biais de la voix off de l’acteur principal Omar Sy sur un registre bien plus dramatique. C’est ici que sont évoquées l’importance de la paternité responsable, de la mort comprise et assumée, de devenir adulte. Pourquoi pas ? Mais c’est amené de façon pompeuse qui tranche totalement avec l’univers du film. Nous sommes dans un univers où il y a de l’argent... mais où le protagoniste principal, fêtard et (gentil) organisateur de fêtes doit voler vingt euros dans le portefeuille de l’une de ses deux conquêtes d’une nuit pour payer un taxi... et se retrouve à Londres dans un appartement gigantesque (pour cette ville... et donc hors de prix). Il y est grâce aux bons soins de Bernie un producteur homosexuel. Et là, bonjour les clichés dans lesquels on va embarquer l’acteur canadien Antoine Bertrand. Franchement, cela fait too much. On n’a rien contre les personnages gays dans les films, mais nous ne sommes plus dans la caricature de La cage aux folles ou, pour l’autre côté de l’Océan, sous la coupe du code Hays. Et nous pouvons, par exemple, apprécier la présence d’un tel personnage (David Singh, le directeur du laboratoire de la criminalité du département de police de Central City) et de son fiancé Rob dans la série Flash sans ostentation ni caricature [1]. Ici, le trait est trop gros, trop appuyé et finalement inutile, une "fausse bonne idée !". Un autre élément du scénario : le fait que Samuel, en bon français, ne parle et ne comprend pas l’anglais. Admettons, mais après huit ans en Angleterre, c’est difficile à admettre (il ne se trouve quand même pas dans une de nos communes à facilités !). Il y aura certes la médiation d’une école internationale francophone à Londres... mais, là aussi, avec des personnages, professeur et directeur, assez caricaturaux.
Ce long métrage (quasiment deux heures), bilingue français et anglais est aussi une succession de sketches ou de saynètes liées aux mensonges qu’il faut transmettre à la jeune Gloria, mais aussi au travail de cascadeur de son papa. Le film quitte le registre de la comédie pour celui du drame lorsque la mère veut récupérer sa fille et y mêler la justice avec plusieurs rebondissements qui se veulent de plus en plus dramatiques (mais on ne va pas spoiler !). On ne s’étonnera pas de voir Omar Sy faire du "Omar Sy" dans son rôle, aux côtés Clémence Poésy. Mais c’est surtout la jeune et néophyte Gloria Colston que l’on remarque dans le film, pétillante et parfaitement bilingue.
A ce sujet, il faut préciser que les journalistes l’on découvert avec des sous-titres uniquement en néerlandais, malheureusement pour ceux qui ne connaissent ou ne pratique pas bien l’anglais (comme Samuel donc !) et ont donc perdu certains éléments de l’intrigue (ce qui a pu jouer un peu sur cette critique). Toutefois, rassurons les spectateurs en Belgique : il sera projeté dans nos salles avec les sous-titres adéquats pour les différentes Régions du Royaume.
Bande-annonce :