Synopsis : Sandrine, trente ans, est obligée de retourner vivre chez sa mère à Roubaix. Sans emploi, elle accepte de travailler pour son oncle dans un chenil qui s’avère être la plaque tournante d’un trafic de chiens venus des pays de l’Est. Elle acquiert rapidement autorité et respect dans ce milieu d’hommes et gagne l’argent qui manque à sa liberté. Mais parfois les bons soldats cessent d’obéir.
Acteurs : Louise Bourgoin, Jean-Hugues Anglade, Anne Benoît, Laurent Capelluto.
Un film pour et porté par Louise Bourgoin... mais probablement trop seule pour endosser ce poids d’une inclusion dans le monde du trafic de chiens avec des gens des pays de l’Est. Et cela, pour l’argent, simplement. Trafic de chiens, mais aussi de faux carnets d’identité et de vaccination.
Tout commence par une situation de précarité. Sandrine (Louise Bourgoin) est confrontée à l’agent immobilier qui fait l’état des lieux de sortie de l’appartement qu’elle occupait et qu’elle doit abandonner faute d’emploi et donc d’argent. Elle est en situation d’échec déjà, face à cet homme qui trouvera tout ce qui ne va pas dans l’appartement - une chambre de bonne - alors que, comme souvent, l’état des lieux d’entrée a été fait à la va-vite ! Que faire alors, sinon un repli foetal, un retour à la matrice, symbolique, retour à la maison, dans la famille, chez la mère. En douce, sans rien dire, en cachant son baluchon, le peu qu’elle possède, dans une cabane au fond du jardin.
Mais cette famille est-elle la solution ? Elle n’est pas dysfonctionnelle... mais rassemble plusieurs "paumés" : Martine, la mère (Anne Benoit) est harcelée par sa supérieure bien plus jeune qu’elle, sa soeur, Audrey (Nina Meurtrie) a un petit emploi en marie et tire aussi le diable par la queue. Elle doit donc veiller à ce que chacun paie sa part, y compris sa soeur fraîchement débarquée... mais sans ressources. Il ya aussi son oncle Henri, Jean-Hugues Anglade, qui a l’air de s’en sortir et s’occupe d’une animalerie. Il va proposer à sa nièce de travailler pour lui. C’est là que les choses iront mal, très mal ! C’est que Sandrine va insidieusement entrer dans de sombres histoires de trafic de chiens venant de l’Est. Trafic juteux et rémunérateur, avec des chiens élevés à la chaîne dans des pays peu reluisants sur les aspects sanitaires et de respect des animaux, un vétérinaire complice qui fournit de faux carnets et certificats... Sandrine est confrontée à ce que l’on pourrait appeler l’estompement de la norme. C’est que l’argent afflue rapidement et à flots, aussi vite que les chiens transitent, changent de mains, et meurent parfois... et dont les cadavres seront carbonisés dans un tonneau métallique. Sandrine se resaisira—telle ? Lui faudra-t-il mordre la poussière ou mordre sur sa chique pour envisager un autre avenir ? En tout cas, il faudra tomber bien bas, dans une proximité violente avec l’animal, dominée en quelque sorte pour peut-être un jour se relever !
Je n’ai malheureusement pas eu d’empathie pour l’héroïne ni d’ailleurs pour les chiens !
Au générique, il est question d’un policier infiltré... mais je ne m’en suis pas rendu compte dans le film !
Pour la petite histoire, Louise Bourgoin et Laurent Capelloto se mettent à nu, littéralement et psychologiquement et surtout, aucun chien n’a été maltraité durant le tournage. (W)ouf !