Synopsis : Stéphane, Cathy et Thierry sont les meilleurs employés de l’Agence pour l’Emploi de leur ville. Mais leurs résultats sont tellement bons que l’agence va devoir fermer faute de chômeurs ! Les trois collègues ont alors la folle idée de créer du chômage pour sauver leur poste.
Acteurs : Franck Dubosc, Elsa Zylberstein, François-Xavier Demaison, Ricky Tribord.
Le film est annoncé comme une comédie. Et c’est probablement normal, au vu de la présence de Franck Dubosc dans le rôle principal. Seul problème, pas de rires durant la projection. Ce n’est pas que les journalistes n’aiment pas se laisser aller. Lors de la projection presse de Tamara, les rires furent très nombreux. Serait-on alors échaudés par la faiblesse (pour être "gentils") du genre "comédie française ? Non, pas vraiment. Le film semblait échapper à cette classification. En échangeant en sortie de salles, nous nous demandions s’il ne fallait pas pencher plutôt pour "comédie dramatique". Nous ne sommes pas arrivés à nous mettre d’accord sur ce genre et plusieurs d’entre nous ont proposé : "comédie cynique" en avançant que sans être une merveille, le film avait quelque chose pour lui ! Ces confrères et amis nous ont finalement convaincu et alors que nous partions sur une cote en dessous de 50, elle sera finalement un peu sous 60 !
C’est que Les têtes de l’emploi tourne à la satire sociale en dénonçant un système et les discours politiques, tant de gauche que de droite. Certes, nous sommes loin de I, Daniel Blake de Ken Loach. Le film Alexandre Charlot et Franck Magnier est d’abord de divertissement et n’est pas politique au sens noble du mot et tel que peut l’être la Palme d’Or de 2016. C’est que nous sommes clairement dans le registre des gags ou des sketches, typiquement en mode TV plus que cinéma. Toutefois, plus que le rire à gorge déployée, c’est le rire jaune ou même l’amertume qui reste présente à la fin. C’est que l"on ne peut s’empêcher de penser aux "vraies" personnes derrière les situations évoquées. Il y a des précarités réelles derrière l’absurde de certaines situations. Et finalement, ceux qui sont des "bras cassés", des "rebuts de la société" sont ceux qui, finalement, apportent le plus, bien au-delà de leur incompétence postulée. On en peut manquer d’y penser à l’heure de la mondialisation et, en particulier de la mondialisation en fin octobre autour du traité du CETA.
C’est donc un film que l’on peut voir sans crainte. Surtout si l’on se met à penser et réfléchir, passé une certaine déception si l’on attend une comédie classique. Classique elle ne l’est pas. On vous le dit : cynique !