Synopsis : Amanda Waller, un agent du gouvernement américain, décide de réunir une équipe de criminels incarcérés, la Task Force X, pour effectuer une mission jugée suicidaire : vaincre une insurmontable et énigmatique entité. Mais au fur et à mesure qu’ils évoluent dans leur mission, les membres de la Task Force X comprennent qu’ils n’ont pas été choisis pour réussir, mais seulement pour leur culpabilité. C’est alors qu’ils devront faire un choix inévitable : mourir ensemble ou décider que c’est chacun pour sa peau ?
Acteurs : Margot Robbie, Jared Leto, Will Smith, Joel Kinnaman, Cara Delevingne, Jai Courtney, Jesse Eisenberg, Viola Davis.
Suicide Squad, c’est l’univers DC Comics à ne pas confondre donc avec celui de Marvel Comics.
Avalanches de vilains !
Cette année, c’est la sortie des « vilains » (superhéros ou pas). Nous avions eu droit à Deadpool chez Marvel. Cette fois-ci, ce n’est pas un, mais une flopée qui sort des DC Comics pour envahir nos toiles au milieu de l’été. Un embargo était imposé jusque quelques heures avant la sortie officielle du 3 août, cela faisait craindre le pire. Et, de fait, ce premier volet consacré à l’équipe Suicide Squad est décevant et indigeste. Et nous sommes content d’avoir échappé à une projection en 3D ! Heureusement que cette bande suicidaire fait parfois preuve d’un certain humour d’autant que c’est à qui sera le plus ou la plus déjanté(e) !
Présenter les nombreux "héros"
Deux cas de figure se présenteront : ceux qui connaissent très bien l’univers DC Comics et les autres. Les premiers connaissent les personnages, leurs interactions et se réjouiront de la cohérence plus ou moins grande avec les « héros » qu’ils connaissent. Les autres - probablement la majorité - découvriront quelque chose de passablement neuf (hormis les très classiques Superman, Batman, Joker…). Comme il s’agit du premier volet d’un film destiné à avoir une ou plusieurs suites, il faut bien camper les différents protagonistes pour que l’on sache à qui l’on a affaire. Et cette présentation, cette « mise en scène » prend du temps étant donné le nombre d’intervenants.Ici, les difficultés sont analogues à celles relevées dans un des derniers Marvel, Avengers : Age of Ultron (Avengers : L’Ère d’Ultron). Beaucoup d’acteurs de renom… sans compter ceux qui ont renoncé ou ont refusé pour toutes sortes de raisons : emploi du temps ou désaccord sur le personnage qu’on leur proposait.
Contrainte nécessaire dans ce genre de film. De celui-ci, l’essentiel est formulé dans le synopsis officiel. Du reste, on vous laisse la surprise. Tout au plus, l’on pourra vous dire que les vilains ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Que l’on aura de la sympathie pour ces bande de tordus et ses membres et qu’il faudra peut-être changer de point de vue sur les commanditaires de toutes les actions ! Il faut entrer dans le cadre, se laisser bercer et s’en laisser conter, car il faut accepter ce monde dystopique où les héros (comme les dieux jadis) foulent la Terre et viennent la bouleverser. A force de voir les destructions d’ampleur menées par les uns et les autres on finit par se demander ce qui tient encore debout sur la planète... mais... il faut faire abstraction des soucis de cohérence et se laisser embarquer pour s’éblouir les mirettes et les oreilles (car la BO est assez… fantastique).
Performances physiques
Au sortir du film, on retiendra les performances physiques de quelques acteurs. La musculature de Will Smith est encore plus impressionnante que celle qu’il avait dû acquérir pour jouer le rôle d’Ali en 2001. Et quinze ans plus tard, notre interprète de Deadshot a 46 ans au compteur au moment du tournage ! C’est que beaucoup d’acteurs ont eu une préparation physique intensive dès avant celui-ci et qu’il y avait un coach (Pieter Vodden de chez Gym Jones) et une salle de sport à disposition à côté des studios. On se dit que cela devait aider pour gérer les scènes et les cascades (dont une bonne partie est réalisée par les acteurs eux-mêmes) dont beaucoup ont nécessité les fameux fonds verts. Ceux-ci demandent quand même pas mal d’imagination puisque les interprètes (et éventuellement les cascadeurs) ne voient pas le résultat final que nous découvrons dans notre fauteuil. « "En tant que réalisateur, j’aime construire un univers ancré dans la réalité. À mes yeux, c’est primordial de peupler ce monde d’acteurs capables de participer à l’action pour de vrai, tant que c’est sans danger. On les a aussi initiés au combat, aux arts martiaux, au tir. Quand ils sont arrivés sur le plateau, ils effectuaient eux-mêmes leurs cascades, de façon bien réelle et crédible" (David Ayer).
Un Joker hallucinant !
Outre Will Smith, plusieurs acteurs sortent du lot. Commençons par le « bon » soldat, Rick Flag Jr., chargé de diriger la Suicide Squad. C’est l’américano-suédois Joel Kinnaman qui lui donne corps. On l’avait déjà rencontré voire apprécié dans RoboCop (celui de 2014), Night Run, Child 44 ou Knight of Cups. Ensuite, Margot Robbie (qui habite son rôle et le film qu’elle sauve certainement du désastre) est géniale dans le rôle du Docteur Harleen Quinzel devenue Harley Quinn, la compagne de son « mamour », Le Joker. Et celui-ci est revisité de façon magistrale par Jared Leto. Cet acteur nous a habitué à d’étonnantes transformations physiques. Le personnage du Joker a derrière lui le poids d’interprètes eux aussi magistraux, Jack Nicholson et Heath Ledger. Jared Leto habitait à un tel point son personnage (comme dans Dallas Buyers Club) qu’il n’a pas parlé avec les autres acteurs en dehors du plateau, durant les six mois de tournage ! Bien plus, certains acteurs (dont Jared Leto, Will Smith et Margot Robbie) ont bénéficié de l’aide psychologique d’un thérapeute pour décompenser l’implication trop forte dans des rôles très difficiles, complexes et tourmentés.
On notera enfin le souci des détails pour les vêtements, les armes, les décors d’un film essentiellement tourné à Toronto comme on le découvre dans le générique que l’on a intérêt à regarder puisqu’il intercale, comme souvent un petit « bonus » qui nous ouvre sur la suite, en nous montrant un dialogue entre... et... Bon, on ne l’écrira pas !
Dispensable mais agréable !
Le film est probablement dispensable et participe à l’évolution des blockbusters consacrés à l’univers des comics. Il plaira aux fans (même si certains ne manqueront pas de relever d’éventuelles entorses à ce qu’ils connaissent de leurs « héros »). D’autres iront pour se détendre en mangeant un gros paquet de pop corn ou se feront une raison. Pour nous, même si cela nous semble de trop, mais nous reconnaissons que la performance de Jared Leto - même s’il n’est pas plus d’un quart d’heure à l’écran - mérite largement d’aller voir le film (malgré notre note mitigée), d’autant que celui-ci compte une certaine dose d’humour et d’autodérision !