Présentation BRFF : Une station balnéaire en Grèce, frappée par une vague de chaleur. L’eau se raréfie, la violence est latente. Aschraf, un immigré, garde la villa de vacances d’une famille française quand il est contrôlé par la police locale… Lentement et de façon irréversible, le récit bascule dans un univers fantastique. Aschraf perd pied par rapport à la réalité alors qu’autour de lui se noue une intrigue sur fond de corruption quant à l’approvisionnement de l’eau et que se profile un désastre écologique. Une plongée dans un mystère impalpable et déroutant…
Acteurs : Ziad Bakri, Yannis Stankoglou, Mimi Denissi
Le filma obtenu le Prix de la critique au Festival de Thessalonique en 2015. Ziad Bakri, l’acteur principal a obtenu le prix du meilleur acteur au Fantasporto 2016. A voir les étoiles accordées par les médias français (où le film est sorti, ce qui ne sera pas le cas en Belgique), le film a suscité l’enthousiasme des critiques. Un ami français, cinéphile écrit sur un forum : "3/10 - Quoi que de belle facture, ce film souffre d’une volonté de ne rien trancher, tout en lançant de nombreuses pistes inexploitées. Du coup, ni polar, ni fantastique, ni social, le film finit par ne plus rien raconter et sombre dans un ennui profond, bourré de plans inutiles et obscurs." Il s’agit du premier long métrage de la réalisatrice dont ses courts auraient été encensés.
Nous rejoignons ce point de vue. Certes les plans sont superbes et la musique géniale, mais le film génère un ennui abyssal. On comprends bien pourquoi il a été choisi par les organisateurs du BRFF ! C’est que la question du statut et de l’accueil des réfugiés en Grèce est présente, mais presque en filigrane, happée par d’autres éléments : une mainmise d’une société privée sur l’eau qui devient rare et chère. Mais on s’étonne alors de voir qu’il faut payer dix euros pour moins d’un demi-litre d’eau et de la voir gaspiller par le chauffeur du camion de la firme lorsqu’il remplit les récipients de ceux qui viennent en acheter ; c’est sans compter sur une atmosphère (que certains définissent comme kafkaïenne !) qui entoure la maison des Français ou plutôt qui y est présente à l’intérieur. Des choses que la caméra de surveillance ne voit pas, mais bien notre "héros". De quoi s’agit-il ? D’un coup de soleil ? D’une métaphore ? D’une hallucination ? D’un esprit ? De quelqu’un... d’enflammé ! Nous ne sommes sûrs de rien ni pendant le film ni après l’avoir vu (en regardant notre montre plus de dix fois durant la séance !). Sûr de rien, sinon (désolé, nous spoilons) que le chat va mourir ! Enfin, la bande-annonce ci-dessous, vous et nous vend un autre film que celui que vous découvrirez éventuellement à l’écran ! Nous étions plusieurs critiques à la sortie de la salle à nous dire qu’il s’agissait d’un film "pour jury" ! Donc il est bien possible que Blind Sun aveugle l’un ou l’autre jury, peut-être même celui du BRFF ! Pourquoi pas ? C’est la règle du jeu.
Pour ne pas être totalement négatif, une question posée à la réalisatrice et sa réponse dans le dossier presse :
Dans Blind Sun, l’atmosphère semble plus importante que la narration. Vous faites le choix très affirmé d’une mise en scène sensorielle et énigmatique. Le spectateur est censé « se perdre » dedans...
Le film se veut un cauchemar pour Ashraf, le personnage principal, dans lequel il s’enfonce doucement jusqu’à perdre pied, entraînant le spectateur dans son vertige. Pour cela, le travail sur le son est important, tout ce qui est off, suggestif, le bruit des insectes par exemple ; tout comme l’impression de chaleur dans la matière-même de l’image, un sentiment d’errance, le temps qui semble comme arrêté... Toutes choses qui relèvent effectivement du « sensoriel ».
Diaporama
Bande-annonce :