Jodaeiye Nader az Simin "Une séparation" est le premier film d’Asghar Farhadi que je vois. Certains acteurs ont déjà joué dans About Elly, pour d’autres, c’est le premier rôle.
Je ne sais si le titre iranien correspond à sa traduction en français, mais quoiqu’il en soit, "Une séparation" est bien le thème majeur du film. J’écrirais même "des séparations".
- - celle d’un homme et d’une femme : Nader (Peyman Moadi) et Simin (Leila Hatami) ;
- - celle d’un vieillard atteint de la maladie d’Alzheimer d’avec le monde extérieur (un excellent Ali-Asghar Shahbazi dont c’est le premier rôle) ;
- - celle entre femmes et hommes
- - entre classes sociales
- - entre un monde qui s’ouvre à la modernité et un autre régit par les lois religieuses
S’y ajoutera une autre séparation, ultime lorsque, tout à la fin, lorsque Termeth (Sarina Farhadi !) la fille de Nader et Simin doit choisir entre son père et sa mère à la demande du juge et s’en ira, passant entre eux deux sans en choisir aucun pour une voie qui ne sera pas dévoilée par le réalisateur.
Toutes ces séparations, ces tensions entre des mondes différents sont très bien rendues par Farhadi (réalisateur, scénariste et producteur). Le film dure près de deux heures. C’est probablement un peu long mais nécessaire pour mener de front plusieurs thèmes : l’histoire d’un couple, le monde moderne et ancien, le système juridique,... J’y lis aussi une distinction entre "vérité" et "réalité".
Un thème également présent, celui de la (non) culpabilité [et de la (non) responsabilité]. S’y associe aussi celui de la réparation. La question du mensonge, autrement abordée par Abbas Kiarostami dans Nema-ye Nazdik (Close-up, 1990) est également présente dans le film.