Présentation BRFF 2016 : Toro a fait l’ouverture du dernier Festival du Film Espagnol de Malaga. Autant le dire tout de suite, il a tous les arguments pour ; un casting d’enfer, un scénario efficace, une réalisation enlevée, un rythme soutenu et des scènes d’action à revendre. Le film n’a rien à envier aux productions US. Amateurs de thriller, vous en aurez pour votre argent. Toro sort de prison sous conditionnelle et fréquente une jeune femme. Il désire oublier son passé de gangster à la solde du mafieux local et vivre une existence normale. Malheureusement, son frère trempe toujours dans des affaires louches et a toujours été le raté de la famille, qui a d’ailleurs causé la mort du troisième frère. Toro fintit par devoir l’aider et se retrouve confronter à la violence, le crime et la vengeance. Les scènes d’action et de violence monte en puissance dans ce thriller musclé pour terminer en apothéose.
Acteurs : Mario Casas, Luis Tosar, José Sacristán, Ingrid García Jonsson.
Il s’agit du deuxième long métrage de Kike Maíllo, après l’excellent Eva en 2011 [et sans compter le plutôt confidentiel et probablement dispensable Tú y yo en 2014 (sorti uniquement en Espagne)]. Toro a été projeté en présence du réalisateur dans le cadre d’une soirée espagnole au BRFF de 2016 et les spectateurs - dont nous étions - peuvent se réjouir, car ce "film noir" (mais en couleurs !) ne semble pas annoncé en France et en Belgique.
Tout à la fois film d’action, thriller et de vengeance d’un malfrat qui veut se retirer du milieu de la pègre et en paye les conséquences, Toro (du nom de son protagoniste principal) est un film (très) violent et le réalisateur assume et revendique cela. C’est le jeune Mario Casas qui interprète ce rôle. L’acteur est connu en Espagne, particulièrement pour son rôle d’Ulises Garmendia, dans la série de science-fiction à succès El barco (hélas non disponible en version sous-titrée en français). Son antagoniste sera José Sacristán ; âgé de 79 ans, il donne corps à Romano, une sorte de parrain, empli de religiosité, notable et proche de l’Église catholique espagnole - sans être cependant croyant. Il aime se faire tirer les cartes, jouer d’armes contondantes et n’aime pas du tout qu’on lui manque de respect, notamment en revendiquant son autonomie ou en le roulant au plan financier.
On lira avec intérêt cet article du Cineuropa qui donne quelques informations supplémentaires. Oserait-on écrire que le film est à voir, qu’il faut écarquiller les yeux pour en découvrir tous les enjeux (de cartes ?), une autre Costa del Sol, le prix à payer pour une supposée trahison ? On comprend aussi à la fin du film que les cartes peuvent se lire de différentes manières, que les relations père et fils (voire fille) mais également fraternelles peuvent être de sang ou symboliques (et quand même de sang dans ce cas-là). Si vous aimez les films violents et bien pensés, guettez la sortie du DVD. Le scénario et les acteurs au service de leurs personnages valent le détour !