➡ Vu au cinéma Acinapolis Jambes - Sortie du film le 07 mars 2018
Signe(s) particulier(s) :
– suite du thriller "The Strangers" de Bryan Bertino, sorti il y a dix ans, dans lequel un jeune couple (Liv Tyler et Scott Speedman) était terrorisé par trois assaillants masqués (un homme et deux femmes), faisant irruption dans leur pavillon de vacances éloigné ;
– nouveau film du réalisateur Johannes Roberts après le très sympathique "47 Meters Down", sorti il y a tout juste neuf mois dans nos salles !
Résumé : Une famille s’arrête pour la nuit dans un parc de mobile home isolé qui semble complètement désert. Une jeune femme étrange frappe à leur porte... C’est le début d’une terrible nuit d’horreur : pris pour cible et poursuivis sans relâche par trois tueurs masqués, chacun devra lutter pour sauver sa peau dans un jeu de cache-cache impitoyable.
La critique
Il en aura fallu du temps pour qu’entre enfin en chantier cette suite assez attendue d’un petit film du genre "slasher" sorti il y a dix ans, "The Strangers", dans lequel trois psychopathes masqués rendaient visite à un couple, alors en vacances. Ayant remporté neuf fois sa mise dans le monde entier, ce nouvel épisode a pourtant vécu une genèse assez chaotique, la faute notamment à la banqueroute de son studio. Qu’importe, revoilà les mêmes tueurs, bien décidés à tuer de nouvelles victimes, avec comme seule motivation et justification un "pourquoi pas". Si Bryan Bertino ne récidive pas à la réalisation, il est toujours bien présent au scénario, qui n’a d’ailleurs (et malheureusement) pas beaucoup changé...
Toujours inspirée d’événements réels (ce qui n’est pas étonnant vu le monde de taré dans lequel nous vivons), cette suite n’en est pas vraiment une, puisqu’on suit ici une nouvelle famille, se rendant alors en vacances dans un parc de mobile-home, sauf que celui-ci est étonnement vide à leur arrivée. Très vite, les parents et leurs deux enfants se retrouveront dans la gueule du loup...
Si le déroulement de l’histoire reste fidèle à son modèle, on reste totalement pantois face à son scénario, qui manque d’imagination, et de naturel. Tandis que l’histoire débute par une querelle familiale en guise de grosse ficelle au début des festivités, les personnages sont alors trop rapidement les proies nocturnes de trois fous à lier (responsables du côté désertique de l’endroit). Certes, ils sont pris au dépourvu, mais on ne peut que souligner d’énormes incohérences dans leur manière d’agir pour s’en sortir. Pire, on a bien l’impression qu’ils le font parfois exprès... "Prey at Night" laisse dès lors filer un scénario mal écrit, opportuniste, voire assez débile. Ce qui était dès lors censé être un moment de frousse partagé n’est finalement qu’une grosse blague, qui a donc du mal à passer, surtout quand on sait que cette dernière a mûri pendant dix ans (ou que du contraire)...
Cependant, tout n’est ici pas à jeter, en commençant par une bande-originale calibrée, jouant sur deux ressorts, le premier étant des classiques des années quatre-vingts (de Bonnie Tyler à Kim Wilde) lors des scènes de meurtres, et de l’électro lors des courses-poursuites échappatoires. Aussi, la photographie de Ryan Samul laisse apercevoir de jolies couleurs qui donnent de l’effet aux scènes d’attaques, notamment celle se déroulant au bord de la piscine, ou encore lorsqu’une voiture en feu se déplace dangereusement aux pieds d’une victime rampant... Enfin, la caméra de Johannes Roberts joue de quelques bons effets de caméra, comme des plans larges se resserrant en gros plans sur les visages des personnages, afin de capter toute l’intensité de leurs regards, lorsqu’ils commencent à sentir le danger venir. Mais en vain.