Synopsis : Spartacus, jeune Rom de 13 ans et sa soeur Cassandra, 10 ans sont recueillis dans le chapiteau-squat de Camille, une drôle de fée trapéziste qui prend soin d’eux, leur offre un toit et leur montre le chemin de l’école. Mais le cœur des enfants est déchiré entre l’avenir qui s’offre à eux… Et leurs parents qui vivent encore dans la rue. Spartacus et Cassandra vont devoir choisir.
Avec : Cassandra Dumitru, Spartacus Ursu, Camille Brisson, Lamina Dumitru, Fodor Ursu.
Ce documentaire est le premier film de Ioanis Nuguet qu’il co-scénarise avec Samuel Luret. Il s’attache à nous faire découvrir la vie de la communauté rom à travers quelques mois de la vie de deux jeunes enfants qui "jouent" ici leur propre rôle, ainsi que leurs parents et membres de leurs communautés et une amie de la communauté, Camille, qui va prendre en charge ou plutôt superviser avec eux ces quelques mois de leur existence. L’action se déroule principalement au printemps et à l’été 2011 et aborde le problème de la charge et de la garde de ces enfants. Qui vont-ils suivre sur les routes de France et d’ailleurs ? seront-ils placés en famille d’accueil ou vont-ils se sédentariser ? Quel est le rapport à leur culture, leur communauté et le pays d’accueil ? Ils ont fui la Roumanie dans l’espoir de trouver une vie meilleure, mais l’ont-ils trouvée ? Ne sont-ils pas, comme les adultes roms des parias, supposés n’être que des voleurs. Et, s’ils le sont, c’est parce qu’il n’y a pas moyen de faire autrement puisqu’ils ne sont pas intégrés et même rejetés !
Le film serait réalisé sans "scénario"... mais il laisse cependant l’impression qu’il y a une reconstruction ou une réécriture de l’histoire pour la "mettre en scène". Les dialogues eux-mêmes paraissent être le fait de plus âgés, à moins que les preuves n’aient accentué leur maturité ?
Il m’a parfois été difficile d’avoir de l’empathie pour les protagonistes (comme cela avait été le cas pour Mange tes morts - Tu ne diras point) et c’est la dernière scène du film ou plutôt le dernier son, un chanson rapée par Spartacus, âgé de 16 ans, soit en 2014 (la date de réalisation) qui m’a ému jusqu’au plus profond des tripes. Ici, les mots, le chant, le rap ont atteint leur cible, beaucoup plus que les septante-sept premières minutes du film !