Genre : Comédie dramatique
Durée : 86’
Acteurs : Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Dominique Frot...
Synopsis :
Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. À travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue.
La critique de Julien
Sept ans après son documentaire "Au Bord du Monde" sur les sans-abris parisiens, le scénariste, réalisateur et metteur en scène allemand Claus Drexel passe à la fiction, en s’inspirant de la personnalité de Christine, laquelle témoignait dans ledit documentaire, et bouleversa au passage Catherine Frot.
"Sous les Étoiles de Paris", c’est un conte moderne qui raconte la rencontre sous les ponts de Paris entre une mendiante isolée et renfermée sur elle-même et un jeune enfant migrant égaré à la recherche de sa maman en passe d’être expulsée. Le film nous montre d’abord le quotidien des sans-abris, en la figure de Christine, une femme brisée qui ne parle plus, laquelle se refuse de rétablir des liens avec autrui, et d’autant plus avec un enfant, elle qui semble marquée par un drame passé, alors que l’apparition soudaine dans sa vie de Suli, qu’elle va aider, va lui permettre de retrouver foi en sa propre humanité, qu’elle avait perdue.
Une fois de plus, Claus Drexel brise les idées reçues sur les gens de la rue, au travers de son second film, inoffensif et bienveillant, empreint de touches d’onirisme, et porté par une Catherine Frot convaincante, dans un rôle à contre-emploi, elle qui voit alors son personnage comme une "déesse de la misère". Nous, on n’ira pas juste-là. "Sous les Étoiles de Paris", c’est une (trop) simple traversée parisienne dans laquelle les pauvres donnent aux pauvres, sans ne rien reprendre en retour. Alors que les personnages y gagnent eux humainement au change, le spectateur, lui, n’a pas grand-chose à y gagner, étant donné que le film lui vaudra peut-être l’envie de donner une pièce au premier sans-abri qu’il croisera, en quittant la séance. On attend en tout cas le prochain documentaire de Claus Drexel, "Au Cœur du Bois", centré sur la prostitution, principalement transsexuelle, au Bois de Boulogne, lequel devrait sortir en novembre prochain.