Ce film kurde m’a beaucoup touché.
Une sorte de "western", pas tellement tragi-comique, plutôt "doux-amer" avec un zeste d’humour pour aborder des thèmes graves : la confrontation entre des aspirations culturelles nouvelles et le maintien des traditions ; la place de la femme, soumise à l’homme, à son clan familial et aux codes d’honneur ; la difficile mise en place de représentations locales de l’Etat de droit face aux pouvoirs traditionnels de chefs de clans (mafieux) ; les relations amicales et amoureuses ; les séquelles de conflits kurdes aux frontières et dans la montagne ; la scolarisation des enfants - garçons et filles -,...
Et tout cela filmé dans de très beaux décors naturels avec une musique, soit traditionnelle (pour les scènes qui le sont) et autre (française, suisse, voire Elvis Presley) pour celles qui révèlent un exode hors des voies que l’on devrait suivre.
La fin est à la fois inattendue car Baran (Korkmaz Arslan) ne nous avait pas préparé à cette violence mais attendue aussi car tendant vers une sorte de happy-end pour les héros (dont la fabuleuse Golshifteh Farahani, dans le rôle de l’institutrice Govend) qui nous aurons offert également une très belle scène de rencontre amoureuse qui outrepasse les codes culturels.